Diourbel : La malnutrition infantile dépasse la moyenne nationale, les acteurs s’inquiètent

La région de Diourbel affiche des taux de malnutrition infantile supérieurs à la moyenne nationale, selon les autorités sanitaires locales. L’incidence atteint 17,1% contre 10% au niveau national, touchant les enfants de 0 à 59 mois. Ces données ont été révélées lors d’une caravane de presse organisée par l’Association des journalistes en santé, population et développement, en partenariat avec la Fondation Gates.

Des indicateurs inquiétants

Le directeur régional de la santé de Diourbel, Dr Mamadou Dieng, a détaillé les indicateurs préoccupants. Le retard de croissance est à 17% contre 14,3% au niveau national, l’insuffisance pondérale à 22,3% contre 16%, et l’allaitement maternel exclusif inférieur à 30% contre 34%.

Les causes de la malnutrition à Diourbel

La région de Diourbel, carrefour commercial et agricole, est confrontée à une culture peu diversifiée, selon Dr Dieng. Cette dépendance à certaines cultures compromet la sécurité nutritionnelle, avec un manque de fruits, légumes et sources de protéines variées. Les mauvaises récoltes impactent les revenus des familles, aggravant la malnutrition. Les priorités budgétaires des familles se portent souvent sur d’autres besoins, négligeant l’alimentation.

Des inégalités persistantes

Des inégalités persistent entre zones urbaines et rurales, malgré la position centrale de Diourbel. Les flux migratoires et la densité de la population augmentent la pression sur les ressources alimentaires et sanitaires.

Des solutions pour lutter contre la malnutrition

Face à cette situation, une stratégie de supplémentation en micronutriments est mise en place pour les enfants de six à onze mois. Un plaidoyer est en cours pour étendre cette initiative aux enfants jusqu’à deux ans, afin de les protéger contre la malnutrition. « Actuellement, on a ciblé la tranche d’âge de six à onze mois. Mais on est en train de faire le plaidoyer pour qu’on puisse enrôler beaucoup plus d’enfants jusqu’à l’âge de deux ans pour les sauver contre la malnutrition », a déclaré Dr Mamadou Dieng.