À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le diabète, l’hôpital de la Paix de Ziguinchor a mis en lumière les difficultés croissantes dans la prise en charge de cette maladie. Selon les informations rapportées par Emedia, l’établissement, qui suit près de 800 patients, est confronté à un manque de ressources humaines et matérielles, une situation qui alarme les professionnels de santé sur place.
Le Dr Abdoulaye Diémé, unique endocrino-diabétologue de l’hôpital, a souligné l’urgence de renforcer le dépistage. « Il faut dire que ce genre de journée est une nécessité pour la population. Ici, pour la plupart des patients, c’est au stade des complications que l’on découvre leur diabète. C’est ce qu’il faut éviter », a-t-il déclaré. Selon lui, un diagnostic précoce est essentiel pour prévenir les complications sévères qui conduisent à des prises en charge en urgence. Bien qu’aucune étude locale ne précise la prévalence dans la région, le nombre de cas suivis est jugé préoccupant.
Face à cette situation, le spécialiste a mis en avant les besoins de son service : « Je suis le seul diabétologue de l’hôpital, ce qui pose problème. Le personnel doit être renforcé, tout comme le plateau technique ». Il a également mentionné que des améliorations récentes ont été apportées à la prise en charge du pied diabétique, un aspect crucial pour éviter les amputations.
Cette situation locale s’inscrit dans un défi sanitaire plus large au Sénégal. Selon des données nationales, la prévalence du diabète dans le pays atteint 4,2%, avec des disparités régionales importantes, la région de Dakar affichant un taux de 7,7% et celle de Matam 10,7%.
De son côté, le directeur de l’hôpital de la Paix, Assane Dramé, a confirmé l’engagement de l’établissement dans la sensibilisation et le dépistage. Il a cependant reconnu les limites actuelles. « Le service du diabète n’est pas encore pleinement autonome, faute de personnel qualifié. Il tourne actuellement autour de deux personnes », a-t-il précisé. Le directeur a insisté sur la nécessité d’une politique de santé plus robuste pour la création d’un centre dédié au diabète afin de répondre à une demande croissante, rappelant que le thème de cette année, « Le diabète touche tous les âges », souligne que personne n’est à l’abri.
