Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Dr Mabouba Diagne, a présidé ce lundi l’atelier de révision de la Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture (SNDR). Lors de cette rencontre, il a défini les nouvelles orientations pour une filière rizicole se voulant intégrée, industrialisée et adaptée aux défis climatiques, comme le rapporte Sud Quotidien.
Selon nos informations, le ministre a insisté sur la nécessité pour les experts en charge de la révision d’intégrer les volets de l’industrialisation et de la commercialisation dans le document stratégique qui planifie la production jusqu’en 2030. Il a également souligné l’importance de la formation des agriculteurs, du financement, de la mécanisation et de l’assurance agricole. Pour Dr Mabouba Diagne, l’implication du secteur privé est une condition essentielle. « Certains pays, dont le Ghana, le Kenya et le Nigeria, impliquent leur secteur privé dans leur politique agricole », a-t-il relevé, suggérant que les pouvoirs publics ne doivent plus se limiter à la distribution de machines aux coopératives.
Un point central de son intervention a concerné l’implication des producteurs dans l’attribution des Déclarations Préalables d’Importation de Produits Alimentaires (DIPA). « Si les producteurs ne sont pas autour de la table où on distribue les DIPA, je demeure convaincu que les intérêts des agriculteurs ne seront pas pris en compte à leur juste valeur », a-t-il affirmé. Cette position s’inscrit dans un contexte où le Ministère de l’Industrie et du Commerce a récemment réaffirmé son engagement à réguler les importations pour favoriser la production locale.
Le ministre a également appelé à plus d’ambition pour le secteur agricole sénégalais. « Au Sénégal, nous devons être plus ambitieux et redoubler d’efforts. La réussite de cette révision dépendra de notre capacité collective à mobiliser les connaissances et les données, à introduire la digitalisation et les techniques de prévision, à prendre en compte l’impact du climat et à reconstruire le capital semencier avec des semences climato-intelligentes », a-t-il recommandé. Cette vision fait écho aux directives du chef de l’État, alors que le Président Diomaye Faye a récemment exhorté le gouvernement à consolider les efforts pour soutenir les riziculteurs.
De son côté, Ibrahima Sall, représentant de la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique, a rappelé le rôle de premier plan joué par le Sénégal dans la production de riz sur le continent. Il a exprimé le souhait que l’objectif d’autosuffisance alimentaire pour l’Afrique subsaharienne soit atteint d’ici 2030, une ambition dans laquelle la filière rizicole est appelée à jouer un rôle majeur.
