Ibrahima Diop a été officiellement installé dans ses nouvelles fonctions d’administrateur du Fonds pour l’Habitat Social (FHS), avant-hier lundi. Le successeur de Ousmane Wade a évoqué les défis à relever. Un atelier d’évaluation du projet des 100.000 logements a été initié par le ministre en date du 31 mai au 1er juin 2024. Après plus de quatre années de mise en œuvre, des efforts ont été consentis, mais il reste encore un long chemin à parcourir. Les Sénégalais ont besoin de près de 12.000 logements chaque année; aujourd’hui, le déficit est de 15.000 logements par an et le gap total est passé de 300.000 logements en 2013 à plus de 500.000 logements, précisait-il.
Il a ajouté que cette situation entraîne une pression accrue sur le marché immobilier, provoquant une hausse des loyers et l’occupation anarchique de zones non planifiées, souvent impropres à l’habitat. L’importance stratégique de l’habitat est confirmée par son intégration dans les Documents de politique nationale, se positionnant comme un secteur clé susceptible de contribuer fortement à la croissance économique du pays. L’habitat est devenu un enjeu stratégique majeur pour le Sénégal, a-t-il indiqué.
Face à cette réalité, Ibrahima Diop estime que des actions plus ambitieuses et structurées sont nécessaires pour répondre aux besoins des citoyens. L’enjeu est de mettre en place un programme d’accès à la propriété, de rénovation et de restructuration urbaine, soutenu par le Fonds, avec l’objectif de combler le déficit sur un horizon de 15 ans. Ce programme, qui se déroulera par séquences de 5 ans, vise à créer un écosystème de production capable de résorber ce gap et de stabiliser le marché immobilier au Sénégal, a-t-il détaillé. Il a aussi souligné que le programme des 100.000 logements a manqué de modèle économique solide, d’ingénierie financière efficace, et de stratégie de commercialisation claire.