De 6,5 à 13 millions de pèlerins : Moubarack Lo trace les perspectives du Magal

Le directeur général du cabinet Émergence Consulting, ingénieur statisticien de formation, Moubarack Lo, a présenté les résultats d’une étude menée sur la 131e édition du Magal de Touba. Selon ses estimations, plus de 6 millions 500 000 personnes ont convergé vers la cité religieuse.

«Nous travaillons sur le Magal depuis cinq ans et nous appliquons une méthodologie rigoureuse. Toutes les données sont vérifiées avant validation », explique-t-il sur rfm.

Une méthodologie basée sur le flux de véhicules

Le spécialiste reste discret sur certains détails de son protocole :

« Je ne peux pas donner tous les éléments en public. Le principe de base consiste à comptabiliser les véhicules entrant dans la ville et à croiser ces chiffres avec leur capacité moyenne de transport. Cela nous permet d’estimer le nombre total de personnes », précise-t-il.

L’étude a mobilisé des équipes sur le terrain trois jours avant le Magal, jusqu’au jour même de l’événement.

Anticiper les besoins essentiels

Pour lui, ces chiffres sont bien plus qu’une simple statistique :

« Connaître le nombre de participants permet de planifier les besoins en eau, en nourriture, en soins médicaux ou en circulation. Par exemple, chaque personne devrait consommer en moyenne 35 litres d’eau par jour. Sans données fiables, il est difficile d’assurer cette couverture ».

Il cite également l’impact sur la consommation de produits de base :

« Il faut prévoir la quantité de pain, de gaz, ou d’autres produits essentiels nécessaires pendant l’événement ».

Un atout économique à exploiter

Au-delà des défis logistiques, l’afflux massif est aussi une opportunité :

« Pendant quelques jours, les commerces, les services et le transport local connaissent un boom. Mais il faut aller plus loin : développer une agriculture et des industries locales pour pérenniser ces retombées ».

Selon Moubarack Lo, le département de Mbacké, désormais l’un des plus importants du pays, pourrait devenir un pôle d’emplois et de revenus pour les jeunes :

« Cela permettrait de fixer les jeunes sur place au lieu de les voir partir vers Dakar ou à l’étranger ».

Une croissance à long terme à maîtriser

L’étude note que le nombre de participants a plus que doublé depuis 2011, passant de 3,9 millions à 6,5 millions en 2025.

« Si cette tendance continue, nous pourrions atteindre 13 millions de personnes à l’horizon 2035. Il faut donc anticiper dès maintenant », alerte-t-il.

Il appelle à un véritable schéma directeur pour Touba :

« J’avais déjà proposé en 2011 un plan pour gérer l’expansion de la ville : routes, infrastructures, aménagements. Aujourd’hui, il faut agir, car un Magal mal préparé pourrait devenir extrêmement compliqué à gérer ».

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2 commentaires

  1. Ngor

    Parce que autour de la ville de touba y’a rien…donc on peut agrandir et agrandir encore et encore jusqu’à atteindre la mer…et continuer d’agrandir…


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