«Darfour» : Des axes soudanais pour faire face à la sécession…

Depuis le début de la crise soudanaise le 15 avril 2023, jusqu’à présent, j’ai reçu plusieurs messages prenant la forme d’avertissements, d’intimidations, d’insultes, ainsi que de photos et de conversations fabriquées qui n’ont aucun lien avec moi. Ces messages découlent de ma position de soutien à l’armée soudanaise contre les milices multinationales de soutien rapide. Je n’ai pas accordé beaucoup d’importance aux mensonges proférés par ces individus, mais je me suis plutôt concentré sur leur identité. J’ai pu justifier la véracité des positions des « non-Soudanais » sur cette crise et leurs divergences à ce sujet.

Cependant, la compréhension est difficile à atteindre pour tous les Soudanais qui considèrent les milices de soutien rapide comme un moyen de créer un nouveau Soudan démocratique. Nous disons à ces personnes que le Soudan triomphera et que c’est son pays. Les institutions nationales perdureront, même si vous mobilisez de grandes foules. Vous avez organisé des milliers de séminaires et votre presse, fatiguée, a écrit des milliers d’articles pour discuter de la politique adoptée par le précédent gouvernement de salut pour accepter des membres de ses forces armées. Cela, dans une tentative de jeter le doute sur l’affiliation et le patriotisme de l’armée soudanaise. Cependant, cela ne changera rien à la vérité. Les chefs de milices se sont eux-mêmes manifestés devant leurs opposants et nous-mêmes lors d’une série de défections de hauts dirigeants, dont le soutien rapide est la meilleure preuve.

Oui, je suis aux côtés de l’armée soudanaise et contre toute tentative de saper les institutions nationales de n’importe quel pays. Ces institutions sont intrinsèques à l’État, qui n’existerait pas sans elles. Elles peuvent être réformées en cas de corruption, car ceux qui les contrôlent sont des êtres humains et non des anges, et sont donc susceptibles de commettre des erreurs. Ils peuvent également être réformés et punis. La question la plus importante est : pourquoi cette insistance à détruire, à effacer l’armée soudanaise, dépassant les coutumes, la morale et même la religion ?

Notre problème n’est pas Al-Burhan, ni les dirigeants de l’armée soudanaise, ni Hemedti et ses milices multinationales. Notre problème réside dans le fait que la première ligne de défense de l’État soudanais est exposée au plus grand crime, celui que l’histoire ne pardonnera pas à ceux qui y ont contribué, l’ont soutenu ou y ont participé, même verbalement.

En février dernier, j’ai réalisé une interview avec l’un des réseaux médiatiques d’Afrique francophone, intitulée « La plateforme de Djeddah : les efforts que Khartoum réalisera et les actions que Riyad entreprendra ».

Dans ce document, j’ai discuté des défis les plus importants auxquels la Plateforme de Djeddah est confrontée (vous pouvez le trouver publié en arabe au Centre de recherche et d’études stratégiques de Mogadiscio).

Alors que le Forum de Djeddah est sur le point de reprendre pour la troisième fois ce mois-ci, avec un focus sur la crise soudanaise, j’ai reçu un message vocal d’un de mes collègues français travaillant dans les médias, disant : « Quelle est l’importance du prochain Forum de Djeddah ? Et quels résultats cette plateforme infructueuse produira-t-elle ? Même en adoptant une résolution soutenant un cessez-le-feu entre les deux parties pour une durée illimitée, quelle nouveauté apportera, à votre avis, la troisième plateforme de Djeddah ? »

Je n’ai pas accordé beaucoup d’attention au contenu de ce message, qui était empreint de sarcasme et de peu de connaissances, mais il a révélé pour la première fois l’orientation de certains professionnels des médias occidentaux, divisés en trois voies concernant la plateforme de Djeddah :

Certains professionnels des médias occidentaux, divisés sur la plateforme de Djeddah, ont emprunté trois voies :

Une voie qui croit que la clé pour résoudre la crise soudanaise réside à la Maison Blanche, et non à la tribune de Djeddah ou aux sessions du Conseil de sécurité. Ainsi, la volonté internationale de « Washington » reste le premier et le dernier sponsor de ce qui sera convenu dans le « Soudan post-Bashir ».
Une voie qui croit que la volonté internationale ne peut pas avancer sans partager les rôles avec ses alliés, et que son ancien rôle de moteur « unique » de contrôle des événements a disparu.
Une voie qui croit que la volonté internationale considère certains de ses alliés comme des outils pour mettre en œuvre sa vision future, en échange du soutien à sa sécurité nationale.
Ces voies analytiques mentionnées ci-dessus, que la presse occidentale ne contourne pas dans son analyse de la plupart des questions politiques, ne sont pas étrangères à l’expérience de l’envoyé américain au Soudan, Tom Perriello, qui les adopte lui-même comme preuve de ses efforts inlassables pour mettre fin au soutien étranger aux parties en conflit au Soudan (l’armée soudanaise, les milices de soutien). Selon les renseignements français, le 12 avril 2024, l’envoyé américain a récemment rencontré un groupe de responsables égyptiens, émiratis et saoudiens et les a explicitement informés que la priorité de son administration pour résoudre la crise soudanaise est de limiter le soutien étranger à toutes les parties soudanaises en guerre. Tom a souligné que cela ne sera pas possible sans engagement de toutes les parties participant à la plate-forme de Djeddah. Cette réponse est une réaction à certaines des opinions politiques qui ont commencé à affecter le rôle des États-Unis dans la crise soudanaise, les décrivant comme un rôle « trouble », tout aussi ambigu que la position de certaines des parties intern

Dr Amina Al-Arimi

Chercheur émirati en affaires africaines

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