Crise au Soudan : L’ONU alerte sur la déstabilisation du Soudan du Sud et l’aggravation de la crise humanitaire

Devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, un haut responsable a alerté ce mercredi sur les conséquences du conflit au Soudan. Selon ses déclarations, rapportées par l’agence Anadolu, la guerre déstabilise le Soudan du Sud et aggrave une situation économique et humanitaire déjà précaire le long de la frontière commune.

Guang Cong, représentant spécial adjoint du secrétaire général pour la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), a exposé la situation devant le Conseil. Il a souligné que les relations entre le Soudan et le Soudan du Sud sont profondément affectées par le conflit qui oppose les Forces armées soudanaises (FAS) aux Forces de soutien rapide (FSR) depuis avril 2023. Selon nos informations, la situation sécuritaire est directement impactée, avec des mouvements transfrontaliers de groupes armés qui accentuent l’insécurité dans la zone frontalière.

L’impact économique est également majeur. Le responsable onusien a précisé que les flux et exportations pétroliers du Soudan du Sud, qui transitent par le Soudan, ont connu de fortes perturbations. Celles-ci ont entraîné une contraction de 24,5 % de l’économie sud-soudanaise. Des attaques menées par les FSR contre des installations pétrolières, notamment à Port-Soudan et Heglig, ont provoqué des fuites, des dégâts environnementaux et un arrêt des opérations.

La région d’Abyei, riche en pétrole et revendiquée par les deux pays, subit également les contrecoups du conflit. Les discussions sur son statut final sont au point mort. Sur le plan humanitaire, environ 41 000 personnes déplacées venues du Soudan y ont trouvé refuge, exerçant une pression considérable sur des ressources déjà limitées. Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large où la survie au Soudan est une bataille quotidienne face à la guerre et la faim. Par ailleurs, la présence croissante et les activités des FSR dans le nord d’Abyei ont été signalées, en violation des accords de 2011.

Abondant dans le même sens, Martha Ama Akyaa Pobee, secrétaire générale adjointe pour l’Afrique, a confirmé que le processus politique concernant Abyei est paralysé. Elle a fait état de la mise en place de points de contrôle illégaux par des acteurs armés, dont les FSR. « Je réitère l’appel au retrait immédiat de toutes les forces armées et autres acteurs armés d’Abyei », a-t-elle déclaré. Elle a également averti qu’une réduction de 15 % du budget de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (UNISFA) affecterait sa capacité à mener à bien sa mission.

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