L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé jeudi que plus de 99 000 civils ont été contraints de fuir El-Fasher, dans la région du Darfour-Nord au Soudan. Ce déplacement massif fait suite à la prise de contrôle de la ville par les Forces de soutien rapide (FSR) le mois dernier.
Selon un communiqué de l’agence onusienne, rapporté par Anadolu, le système de suivi des déplacements a recensé 10 236 nouvelles personnes ayant fui entre le 9 et le 12 novembre, portant le total à 99 128 déplacés. L’OIM a souligné que ces chiffres sont provisoires, car la situation demeure instable et les départs s’accélèrent à mesure que l’insécurité persiste.
Les personnes déplacées se sont réfugiées dans plusieurs localités du Darfour-Nord, notamment à El-Fasher même, ainsi qu’à Tawila et Kutum. Selon nos informations, les équipes sur le terrain ont fait état d’une « insécurité sévère le long des principales routes », susceptible d’entraver les mouvements. Face à la poursuite des combats, l’organisation a averti que la situation restait « tendue et imprévisible ».
Les FSR ont pris le contrôle d’El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, le 26 octobre. Ce groupe paramilitaire contrôle désormais les cinq États du Darfour. Cette offensive s’inscrit dans le cadre du conflit qui oppose les FSR à l’armée soudanaise depuis avril 2023, un affrontement qui a déjà fait au moins 40 000 morts et déplacé près de 12 millions de personnes selon l’Organisation mondiale de la Santé. La communauté internationale suit la situation avec inquiétude, et récemment, plus de 20 pays ont dénoncé des « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » commis dans le pays.
