Crise au Burkina : Un projet d’accord présenté ce dimanche matin

Il est minuit et le silence règle sur la ville. Couvre-feu oblige, l’hôtel Laico où se tiennent les discussions a été déserté. Et un convoi arrive : Gilbert Diendéré sort d’un imposant 4×4 et file dans les étages où Macky Sall a installé son QG.

Une séance de travail nocturne s’engage alors : elle va durer plus de deux heures. Le président sénégalais a également convié Kadré Désiré Ouedraogo, le président de la Commission de la Cédéao et Mohamed Ibn Chambas, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest. Rien n’a filtré de ces nouveaux pourparlers mais il est désormais clair que la médiation élabore la version initiale d’un projet d’accord qui sera présenté ce dimanche matin à toutes les parties.

Les points discutés

Plusieurs points cruciaux sont sur la table, notamment le retour à l’ordre constitutionnel qui pourrait passer par la réinstallation du président Kafando à la tête de la transition. Il ne peut se dérober à l’appel de la Nation nous dit-on dans son entourage. La présidentielle, prévue le 11 octobre prochain, sera-t-elle maintenue ou reportée ? Un délai d’un mois maximum a été évoqué. Qui va y participer ? Les membres des partis exclus des échéances électorales seront-ils réintégrés ? Autre élément clé : l’avenir du régiment de sécurité présidentielle : la dissolution exigée par certains depuis des mois sera-t-elle mise à nouveau sur la table ? Les putschistes vont-ils demander l’amnistie après ce coup d’Etat ? La volonté de séparer l’armée de la vie politique sera sans aucun doute au cœur des négociations.

Prochain sommet de la Cédéao

Hier soir, avec la rapide conférence de presse surprise du président béninois, Boni Yayi, co-médiateur de la crise burkinabè annonçant « une bonne nouvelle pour le Burkina », l’optimisme semblait de retour. De son côté, le président sénégalais Macky Sall a annoncé qu’un nouveau sommet extraordinaire de la Cédéao serait convoqué en urgence. Sans doute à Abuja, la capitale du Nigeria.

Rappelons que dix personnes sont mortes dans les affrontements qui ont suivi le coup d’Etat de mercredi dernier, lorsque des militaires du Régiment de la sécurité présidentielle ont investi le conseil des ministres. Les militaires putschistes n’ont pas hésité à tirer à balles réelles sur les manifestants qui protestaient contre l’arrêt du processus de transition. Le centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou est débordé d’autant plus que les syndicats ont lancé un mort d’ordre de grève générale en réponse au coup d’Etat.

dakaractu

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