Covid-19 – « Trouver une alternative à l’année blanche… », disent les acteurs

Parmi les mesures prises par le président Macky Sall contre la pandémie du coronavirus, la fermeture des écoles pour trois (3) semaines. Une mesure finalement prolongée jusqu’au 4 mai 2020. Une décision, nous dit dakarmatin, qui a eu l’assentiment de tous les acteurs, même les plus critiques, notamment les syndicats d’enseignants, convaincus qu’elle est « motivée par l’évolution de la maladie au Sénégal« , selon le directeur de la formation et de la communication (DFC) du ministère de l’Education nationale. Ce, au moment où certains craignent une année blanche.

Une année blanche n’est pas une hypothèse envisageable, si la situation est gérée en fonction des réalités, selon Mouhamadou Moustapha Diagne qui rappelle les initiatives de continuité pédagogique.

La démarche du ministère de tutelle…

La thèse de l’année blanche avancée par certains acteurs, notamment Mbaye Sarr, secrétaire général du Syndicat autonome pour le développement de l’éducation et de la formation (SADEF), n’est pas à l’ordre du jour des syndicats du G7. Abdoulaye Ndoye du cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems) et Abdou Faty, secrétaire général du syndicat des enseignants libres du Sénégal/Authentique (Sels/A) déplorent plutôt la démarche du ministère de tutelle pour assurer la continuité pédagogique, loin, selon eux, de répondre au principe de l’équité.

Trouver des modalités pour poursuivre l’année scolaire…

Pour le Président de l’Union nationale des associations des parents d’élèves et étudiants du Sénégal, continuer des enseignements et apprentissages pendant les grandes vacances et organiser les examens au mois d’octobre constitue une alternative, non sans appeler à un sursaut patriotique des enseignants. L’expert en qualité de l’éducation, Cheikhou Touré, estime qu’il faudra trouver «des modalités pour poursuivre l’activité scolaire, sinon on va inéluctablement vers une année blanche».

Décision de suspendre les enseignements…

Pour Abdoulaye Ndoye, Sg du CUSEMS, «la décision de suspendre les enseignements dans les écoles et universités, est une nécessité et une mesure sanitaire. L’école est un lieu de forte concentration de la population à des espaces réduits. Nous avons des écoles qui font 4 000 élèves. L’objectif visé par le Sénégal est de casser la chaîne de transmission du Covid-19. Le report est prévisible. Nous ne pouvons pas reprendre les enseignements dans un contexte de confinement partiel. Le gouvernement aurait dû se donner un délai raisonnable. Le ministre de l’Education du Maroc a décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre. Ce qui devrait être le cas pour le Sénégal parce que personne ne peut se prononcer sur la durée de la pandémie…»

« Le gouvernement doit éviter de reporter tout le temps…« 

Il estime qu’on ne peut pas programmer la reprise des cours « dès lors que nous n’avons pas la maîtrise de la durée de l’épidémie. Le gouvernement doit éviter de reporter tout le temps. Il faut dégager un horizon raisonnable surtout dans une perspective de confinement total. C’est une logique de ne pas reprendre les enseignements. On parle de guerre sanitaire. Nous sommes en face d’un ennemi commun. Nous n’avons pas échangé sur cette question. Nous sommes des partenaires de l’école. Nous aurons notre mot à dire. Nous n’avons discuté sur une éventuelle année blanche… »

Vers une année blanche (?)

Pour sa part, Cheikhou Touré, expert en qualité de l’éducation est pour des discussion des modalités pour poursuivre l’activité scolaire, « sinon on va inéluctablement vers une année blanche… »

« Dans le monde rural, chaque enseignant peut faire un planning dans la journée en respectant les mesures édictées. Il s’agit de diviser les élèves par groupe en respectant la distance réglementaire, pour poursuivre les enseignements. Il nous faut s’adapter au contexte. Il y a mille manières de respecter les mesures tcout en continuant à travailler. On ne sait pas quand le coronavirus va s’arrêter. De prolongement à prolongement de l’année si nous n’utilisons d’alternative, on va être une année blanche…« , souligne-t-il.

M. Touré est d’avis qu’on ne peut pas attendre la fin de l’année pour demander aux élèves en classe d’examen de faire les évaluations nationales. « Il faudra discuter des modalités pour poursuivre l’activité scolaire, sinon on va inéluctablement vers une année blanche. Adoptons-nous. Qui nous dit que le coronavirus ne va continuer à nous persécuter ?« , s’est-il interrogé.

Trouver des alternatives…

Abdou Faty, Sg du SELS/A reste catégorique : « Nous ne sommes pas dans une perspective d’année blanche… »

« Nous sommes inquiets à l’image de toute la communauté éducative. La France a décidé de ne plus faire les examens de fin d’années. Les Français ont trouvé une autre alternative. Si d’ici au mois de mai, les choses s’améliorent, je suis sûr que les enseignants vont se sacrifier pour un bon déroulement de l’année. L’enseignement à distance, l’autre alternative, concerne quelques privilégiés et les enseignants ne sont pas assez outillés. Le ministère de l’Education nous a conviés en début de semaine prochaine à une rencontre pour voir quelle alternative à tous les élèves… On peut toujours trouver des alternatives…« , poursuit-il.

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