Jeudi, l’Algérie a adressé un avertissement au Conseil de sécurité de l’ONU concernant le risque de répéter les erreurs du passé en matière de prévention de génocide. Ce cri d’alarme fait suite au sixième veto américain contre une résolution soutenue par 14 des 15 membres du Conseil, appelant à une action urgente face au massacre dans la bande de Gaza.
L’ambassadeur algérien à l’ONU, Amar Bendjama, a exprimé ses excuses aux Palestiniens, déclarant : « Pardonnez-nous, car le monde parle de droits mais vous les refuse ». Il a accusé Israël d’être protégé non par le droit international, mais par un « système international biaisé », ajoutant : « Israël tue chaque jour, et rien ne se passe. »
Évoquant les génocides du Rwanda (1994) et de Bosnie (1995), M. Bendjama a mis en garde contre une répétition de l’histoire. « Ce Conseil a déjà failli deux fois à prévenir un génocide. Aujourd’hui, nous sommes au bord d’un troisième échec. À cet instant, il n’y a pas d’ambiguïté : chacun doit choisir d’agir pour stopper le génocide ou d’être compté parmi les complices », a-t-il affirmé.
Plusieurs autres ambassadeurs ont également exprimé leur consternation. L’ambassadeur pakistanais Asim Iftikhar Ahmad a déploré le veto américain, tandis que l’ambassadeur russe Vassily Nebenzia a pointé du doigt la responsabilité des États-Unis dans le blocage de la résolution. L’ambassadrice de Guyane, Carolyn Rodrigues-Birkett, a qualifié la situation de génocide, un terme également utilisé par l’ambassadeur algérien. L’ambassadeur chinois Fu Cong a exprimé sa profonde déception, et l’ambassadrice danoise Christina Markus Lassen a déclaré que son vote était « un vote pour la paix » et un cessez-le-feu. Les États-Unis ont déjà opposé leur veto à plusieurs résolutions concernant un cessez-le-feu à Gaza.
Selon Anadolu, plus de 65 000 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne en octobre 2023. Le Conseil de sécurité de l’ONU reste divisé sur la question d’un cessez-le-feu.