"Cheikh Ahmadou Bamba est notre véritable héros national, non Lat Dior", Par Mamadou Sy Tounkara

Monsieur le Président de la République,

Lat Dior Diop nous est présenté comme notre héros national. Comme fait d’armes, il aurait voulu empêcher le passage du chemin de fer colonial sur son royaume du Cayor. Il s’est battu et a été tué pour cela. Pourquoi serait-il plus méritant que les autres résistants tués par le colonisateur ? Que nous a-t-il légué de palpable et vivant ? En quoi nous sert-il de référence ?

A quoi devrait-on mesurer un héros national ? A l’idéal, aux épreuves, à la stratégie de lutte et au résultat, à notre humble avis. Il n’y a pas plus sérieux candidat que Cheikh Ahmadou Bamba pour cela au Sénégal, historiquement parlant. Son idéal : vivre au service du Bien et obtenir la félicité dans ce monde et dans l’autre pour tous ; ses épreuves : être vilipendé, emprisonné et exilé à tort ; sa stratégie : la non-violence par la foi, la science, les bonnes œuvres et le bon comportement ; son résultat : régner sur des millions d’âmes et être une intarissable source d’énergies positives de par sa vie et ses écrits. Il a fondé une méthodologie de l’action forgée autour de ce qu’il y a de plus puissant dans notre système de valeurs : ngëm, xel, fit, jom, fulla, fayda, ngor, kersa, teggin.

Notre héros national devrait nous imposer respect, admiration et être source d’inspiration permanente dans notre action quotidienne pour notre développement. Cheikh Ahmadou Bamba enseigne qu’il n’a d’autre préoccupation que « la science coulée dans l’action et enrôlée dans le bon comportement ». En d’autres termes, le savoir, l’action et les valeurs qui sont la Sainte Trinité du progrès depuis que ce monde existe. Son pardon à ses plus farouches ennemis (malgré 17 ans d’exil forcé et 13 ans de résidence surveillée jusqu’à sa mort en 1927) et tout le pacifisme de son existence et de son combat sont un modèle dont le monde musulman et le monde moderne, empêtrés dans la surenchère à l’intolérance et à l’exclusion mutuelle meurtrières, ont grandement besoin.

Cheikh Ahmadou Bamba ne peut être comparé à Lat Dior Diop.

Il est temps de réparer cette erreur historique et d’octroyer à Cheikh Ahmadou Bamba sa place de héros national du Sénégal. Cela ne peut être que bénéfique pour nous dans ce monde et dans l’autre.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos sentiments patriotiques.

Mamadou Sy Tounkara, Présentateur de « Senegaal ca kanam »

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82 commentaires

  1. MOURIDE28

    RAPPORT SUR LE COMBAT DE DÉKHÉLÉ

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    Conformément aux instructions contenues dans la lettre n° 395 de M. le Gouverneur du Sénégal, la division de spahis placée sous mes ordres, montant à cheval dans la nuit du 25 au 26 octobre 1886 pour se porter de Ndande sur Diadié. Lat Dior, à la tête de ses contingents devait se trouver en ce dernier point. Avec ma division, marchaient des cavaliers et des fantassins volontaires, sous les ordres des chefs indigènes Demba War, Ibra Fatim Sarr et Samba Laobé Boury.


    Arrivé à Souguère, j'appris par les habitants que Lat Dior et ses partisans avaient quitté Diadié le 26 pour se rendre à Dékhélé, résidence habituelle de ce chef. Ces renseignements me furent confirmés à Diadié où j'arrivais le 26 à 9 heures du matin. Le 27 à 2 heures du matin, la division montait à cheval pour se porter vers Dékhélé, précédée par les cavaliers et fantassins volontaires ainsi que par des spahis envoyés en éclaireurs. À mon arrivée à Thilmakha, j'appris avec étonnement que Lat Dior n'était plus à Dékhélé, qu'il en était parti dans la nuit et se retirait dans la direction du Baol. Ces renseignements étaient erronés ou plutôt donnés de mauvaise foi par les habitants de Thilmakha car, à la sortie de ce village, un espion de Lat Dior, qui fut fusillé avant que je l'eusse interrogé moi-même, avait avoué que son maître se dirigeait vers l'Ouest, dans la direction de Ndande car ce mouvement de Lat Dior se plaçait entre nous et la ligne ferrée.


    À 10 heures du matin, je fis occuper le village de Dékhélé par les volontaires et pousser des reconnaissances dans les directions de Thirouguène, Afia et Diouki. A 11 heures, toutes ces reconnaissances étaient rentrées sans avoir rencontré de parties ennemies. Je pris alors position auprès du puits qui se trouve à 2 kilomètres environ de Dékhélé. Les abords de ce puits, sur un rayon de 30 mètres seulement sont sablonneux et complètement dénudés, tandis que les environs, aussi loin que la vue peut s'étendre, sont couverts de broussailles et de hautes herbes, dépassant de beaucoup la tête d'un cavalier à cheval.


    Les six premiers chevaux buvaient. Tout à coup, une fusillade épouvantable éclate sur notre droite. Trois chevaux tombent, foudroyés; six hommes sont mis hors de combat. Je rallie aussitôt la moitié des spahis autour de moi pour riposter. Les partisans de Lat Dior au nombre de 250 à 300, divisés en deux groupes, avaient gagné les abords du puits par une marche extrêmement rapide à travers les hautes herbes. Ils nous livraient un combat acharné. Pendant un quart d'heure on se fusillait de si près que beaucoup d'ennemis eurent leurs vêtements brûlés par la poudre. À 11 heures trois-quarts, j'étais presque maître de la situation. Je fis monter 20 spahis à cheval et me portai un peu en avant. L'ennemi était complètement battu. Son chef Lat Dior restait sur le champ de bataille avec ses deux fils et soixante-dix-huit de ses guerriers les plus renommés. Pendant ce combat si court, les spahis avaient fait des pertes énormes : un tiers de l'effectif en hommes et chevaux avait été mis hors de combat. Tous d'ailleurs avaient rivalisé de bravoure et donnèrent les preuves du plus admirable sang-froid. Parmi eux je tiens à distinguer :


    Le trompettiste Samba Assa, atteint de quatre blessures, a continué le feu en tirant à genou. Le spahi Mamadou Sy, ayant eu le bras cassé par une balle, a continué le combat jusqu'à la fin avec son revolver. Le spahi Aliou Bâ n'a cessé de combattre qu'à la troisième blessure. Enfin le spahi Samba N'Diaye, vieux soldat médaillé dont l'éloge n'est plus à faire, atteint de deux blessures, a défendu à ses camarades de le relever avant la fin du combat.


    Tous ces intrépides soldats se sont montrés si admirables que je me permets de soumettre à la haute bienveillance de M. le Gouverneur un état de propositions de récompenses qu'ils ont si noblement méritées.


    Dékhélé, le 27 octobre 1886

    Le Capitaine Commandant la division : Valois

    (Archives du Sénégal – Fonds A.O.F I-D-48)


  2. li leen Chei Modou Kara wax dou degne moukou fék Sénégal nangou woun né Serigne Touba mofi né fén doun fa dem Bamba fepp Bamba partout Bamba merci

    s


  3. tommy

    Serigne Touba kenn bagnoukou . serigne Touba netou dinala . Diokh lenko loumoumom .Lat Dior mofi Don khekh Ak Toubab yi kon lat Dior moy heros national.


  4. wakh-wakhet

    Dieuredieuf serigne touba khadim rassoul kouko bagne dangay sonn té diaroul ngay nguenn rewmi boyabo nga déééééééh napoulou né fo meunn di demm degg fa dieuredieufé serigne touba


  5. wakh-wakhet

    Tu qui dit fils d un émigré malien,il faut essayer de faire ce que ce monsieur entrain de faire pour son pays mais,pas de le traité du racisme si tu regardes pas loin de toi ta famille tu verras un émigré


  6. MBT

    au plus profond de l'esprit républicain, Cheikh Ahmadou Bamba à travers ces actes humaniste, pacifiste, et de résistance est le mieux placé pour mériter cette reconnaissance nationale. Merci M. Tounkera de cette belle idée.


  7. modu

    je suis Tidiane et entierement d'accord avec Mr tounkara ,toutes les valeurs de gueum sa bop et fonk linga done sont représentés en borom touba .il a dit non quand dire non relevait du suicide .mais la reconnaissance de ce statut de héro national devrait se faire au delà de la confrérie au delà de la religion cette reconnaissance doit rassembler et non diviser .La ou senghor est magnifié comme père fondateur de l’état du Sénégal alors qu'issu d'une minorité serigne touba devrait pouvoir être héro national sans difficulté .wayé nak ce comba devrait être mené avec pédagogie .


  8. thug

    Serigne touba c notre hero national sa il y'a rien a dire !! Mais lat Dior aussi est un hero le fait Kil y'a ait combattu le blanc lui fait un hero


  9. M

    CE TOUNKARA, APATRIDE FILS D UN EMIGRE MALIEN EST UN FUMISTE QUI VEUT FOUTRE LE BORDEL AU SENEGAL. IL NE RESPECTE PERSONNE. UN MOTIF DEVRA LUI ETRE COLLE POUR LE FOUTRE EN PRISON.


  10. meissa

    Wakh thi kaw,kaduguii yague NAA djib wayee niou barri bawounuthi xel .nioun gni touder sounu bop ay mourides tey Nian sounu miy dogual mou defnou ay sadikh yague nani KO diapee hero national AK international wasalam.


  11. deug rek

    È arrivata l'ora di accettarlo se ora siamo qui a parlare del SENEGAL è grazie a CHEIKH AHMADOU BAMBA KHADIM RASSOUL

    Diotna nak gnu diohko limu MOM

    Lat Dior non ha fatto altro che rovinare il nostro paese..ku TEDD ki mo siguil nitt gui gnul…:dieureufieufe borom touba budul won ak MOM gnu torroh diarrama cheikh IBRA FALL

    MERCI TOUNKARA


  12. seye

    boudul wone ak serigne touba ndax dinagne ame li ñou ame kone batay ñogua si toubab ya nek senoukk diame kone kokou warnañou xame bubax fimou fete senegal te tek ko placame kome nikako yonentebi salalakhou aleyi wasalam defe way nagnlen gore te xamni boudul wone ak mome douñou ame diamedji


  13. cheikhouna

    serigne touba yalla fayagouko sakh lisi kanam rouwouliy gueut.nioune senegalais toubabyi yakh naniou ba gueumounou sounou bopp.serigne touba moy sounou sak.limou dadj kéne dadiouko motakh yalla tékko foumou tégoul kéne


  14. senegalais

    Franchement , vous avez exactement raison. senegal ne sera jamais a son plus haut niveau tant que qu'on a pas reconnu officiellement serigne touba comme notre hero national. pourquoi son n'a jamais été prononcé lors de la fete de l'indepence alors c'est grace a lui.


    • joloff

      Lat Dior n a jamais été décoré de la croix de la legion ….de l'honneur colonial. Lat Dior n a jamais accepté l exil , alors que même le prophete (PSL) a lui aussi pris les armes et dirrigé des guerres; Lat Dior n a jamais acheté un lopin sur sa terre natale; Lat Dior n'a jamais accepté que des étrangers viennent imposer leu religion au Sénégal; Lat Dior est mort au combat, les armes à la main. Comme les femmes de Nder qui ont accepté la mort plutôt que le déshonneur. C'est bon? Vous en voulez plus? Si tout le monde s exilait, acceptait la sentence de l occupant en executant sa peine, on aurait connu pire, chers amis. Ne confondons pas les registres. Ne foutons pas le bordel à cause de l' egoisme personnel de ce journaliste merdique. S'il veut donner des heros, son pays le mali en a plus besoin , que le senegal.


      • Fall

        Ce que les senegalais doivent comprendre est c'est Lat Diop qui a signé le contrat de la construction du chemin de fer Saint-Dakar avec le Gouverneur colonial pour ensuite le dénoncer puisqu'il voulait leur soutien qu'il n'a pas obtenu. Ce n'est ni l'un les quatre derniers Meissa Tend Dior qui régna de 1832 à 1855,ni Birima Ngoné Latyr(1855 à 1859), ni Macodou coumba Yandé Berou(1859 à 1861), Madiodio (1861 à 1872) , ni Samba Laobé FALL 1861à 1864) à 1886),


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