CENA en CENI : « Pas modifier ce qui fonctionne », selon l’opposition au Dialogue national

La perspective d’une transformation de la Commission électorale nationale autonome (CENA) en une Commission électorale nationale indépendante (CENI) continue de susciter de vives réserves. Malgré leur participation au dialogue national, les représentants de l’opposition affichent une opposition sans équivoque à ce changement de modèle.
« Nous avons été clairs : nous ne sommes pas favorables à une transformation de la CENA en CENI », a déclaré Zahra Iyane Thiam, membre de l’opposition ayant pris part aux travaux de la commission chargée d’examiner le processus électoral. À en croire cette militante du parti de Amadou Ba, La Nouvelle Responsabilité, « le consensus s’est plutôt formé autour du renforcement des organes existants, pas de leur remplacement ».
La commission en question, composée de différentes sensibilités politiques et présidée par un expert du domaine, avait pour mission de formuler des recommandations sur l’organisation des élections. Mais ses conclusions restent sujettes à débat. « Il n’est ni logique ni utile de modifier ce qui fonctionne. Ce serait une fuite en avant », a estimé la porte-parole dudit parti, soulignant les échos reçus de leurs représentants siégeant dans ladite commission.
L’opposition prend notamment appui sur l’expérience récente des législatives, jugée globalement satisfaisante. « Les dernières élections organisées sous la supervision de la DGSE se sont bien déroulées. Nous ne voyons pas l’intérêt de bouleverser un dispositif qui a fait ses preuves », a t-elle rappelé.
Pour autant, les voix discordantes ne manquent pas. Si l’opposition plaide pour une modernisation des outils et des procédures de la CENA, elle récuse toute « refonte de l’institution ». « Ce que nous demandons, insiste t-elle, c’st plus d’efficacité, pas un changement de nature ou de statut ».
Le rapport final de la commission sur les réformes institutionnelles acte cette division. « Il n’y a pas eu de consensus », y lit-on. Le document note que si « certains membres sont favorables à une transformation en CENI, d’autres y sont formellement opposés ». Même la formulation retenue dans le rapport reste prudente, indiquant seulement que « la majorité des responsables consultés se sont dits ouverts à une réforme », sans en préciser les contours.
Juste leur avis si minoritaire.