CDM 2018 – Karim Mané (coach): « Aliou Cissé n’est pas fidèles à ses principes, il manque de… »

Interrogé par le quotidien sportif Record, Karim Mané, actuel technicien de Thiès revient sur l’élimination du Sénégal et n’a pas manqué de charger le sélectionneur Aliou Cissé, accusé de ne pas avoir de « vision » entre autre tare. Le coach insiste aussi sur la faiblesse du Sénégal sur les balles arrêtés, jadis sa force. 

« Les balles arrêtées étaient notre force »

« J’ai décelé des failles dans les coups de pied arrêtés, c’est-à-dire les coups francs et les corners. Et c’est ce qui faisait notre force lors des éliminatoires. Mais durant le mondial, Aliou Cissé n’a pas travaillé cet aspect là. Contre le Japon, il met un 4-3-3 qui n’a pas de créateur. Tous les trois milieux de terrain évoluent dans le même registre. Aucun d’entre eux ne peut prendre le jeu à son compte. Ce qui fait qu’il n’y avait aucune créativité parce que ce sont des milieux de terrain à vocation défensive. Bien qu’on ait marqué des buts sur des coups de dés, l’équipe n’était pas créative. Dès lors, il fallait fermer le jeu sans pour autant mettre tout le monde derrière, mais simplement en revoyant l’organisation », décortique-t-il.

« Aliou Cissé manque de vision »

« Il y avait de la place pour les 8èmes de finale. mais l’entraîneur manque de vision. Il n’est pas fidèle à ses principes. Je ne peux pas comprendre que depuis si longtemps on n’arrive pas à avoir une équipe type. Pour le premier match (Pologne), tout le monde est unanime qu’il a fait un bon choix, sur l’organisation du jeu, sur le dispositif et sur le choix des hommes. Il a joué un match-référence. Il fallait continuer continuer dans cette logique parce que le Japon et la Pologne n’ont pas le même style. Il fallait reconduire le même dispositif que contre la Pologne où on a vu une grande concentration et beaucoup d’application de la part des joueurs », a-t-il analysé.

« Des erreurs sur certains choix »

« Globalement, je retiens que c’est contre le Japon qu’on a perdu la qualification. Parce que si on avait mis le dispositif que contre la Pologne, je suis persuadé qu’on allait passer même s’il est vrai que le football n’est pas une séance exacte. Mais les données sont là, il y a des signes qui ne trompent. Cette élimination est vraiment très amère. L’entraîneur n’est pas exempt de tout reproche. C’est vrai que l’entraîneur est souverain dans ses choix, dans sa manière de voir, mais il commet des erreurs, il faut que les gens le disent. Il y a des erreurs sur certains choix individuels et tactiques durant ce Mondial. Jamais une défaite ne m’a fait aussi mal. Parce qu’il y avait de la place pour aller au moins en dei-finale », regrette-t-il.