Ça manque de classe (Par Assane Guèye)
On a quitté le sol. On revient maintenant sur terre. À la réalité. À nos habitudes. Le trophée continental flatte la fierté nationale. Il ne change pas les mentalités. Il faut de profondes remises en cause pour cela. On pense que l’école est une affaire de gros sous, de 69 milliards. Au même moment, quand elles ne sont pas vacantes, les salles de classe ploient sous les effectifs pléthoriques. L’école, c’est le creuset.
C’est une faute que d’en faire un système qui creuse les inégalités. L’effet de contagion des revendications scolaires risque aussi de faire piquer une crise aiguë à la santé publique. La convergence des luttes attise le feu. Au bout de l’embolie du dialogue social, il y a plus d’ébullition et davantage de précarisation. L’instabilité frappe au cœur des secteurs sociaux. Ce sont les totems les plus sacrés. Les plus essentiels. L’éducation et la santé sont des biens de première nécessité. Les denrées essentielles (riz, sucre, huile…) flambent. Les charges locatives, le foncier, les matériaux de construction de même.
Les commissions techniques et le comité de suivi des prix sont les instruments de mitigation du ministère du Commerce. Pour enterrer une problématique, il faut créer une commission. Clémenceau ne savait pas si bien dire. La vie sera de plus en plus chère. Le temps aussi coûte cher. L’exécutif excelle dans la procrastination. La désignation du nouveau PM et la formation du gouvernement ne sont pas diligentées. On se relève difficilement d’une nuit d’ivresse. Les jours heureux, insouciants ne peuvent pas être écourtés. L’après CAN et la veille de la réception d’un bijou de famille n’ont pas besoin d’entracte. Le football est une religion dont les mosquées, les églises et synagogues sont les stades. Ambiance carnavalesque annoncée au stade du Sénégal. Les infrastructures de derrière génération sont les actifs du bilan. Elles envoient un message politique.
La politique s’entoure de grabuge qui accompagne l’installation des conseils municipaux. Pagaille à Guédiawaye. À Ziguinchor, les rues de la paix ou de Thiaroye 44 à la place de de Gaule et autres. À Dakar-ville, le premier magistrat tient un discours éloigné du ras des pâquerettes. Sur 557 communes, on a cette fois 18 femmes maires. Léger mieux et beaucoup de chemins à faire. L’observatoire de la parité veille au grain. Kolda l’a scrupuleusement respectée. Le chemin de croix des Asp. L’Agence d’assistance à la sécurité de proximité est proche de la faillite symbolique. 10000 au départ, les effectifs ont diminué, la meilleure posture, c’est d’avoir de l’empathie pour eux. L’amélioration de leurs conditions est plus adaptée que les radiations. Malheur et colère des Asp. Impudeur et misère des politiques. Le débauchage et le nomadisme sont la tumeur de notre démocratie. En quoi et sur quoi le nouveau ministre-conseiller peut-il conseiller le Président ? Le temps le dira.
On ne fera pas le procès de son attitude. Les juges des élégances en auraient plus l’aptitude. Mais on doit à la vérité de dire que Bamba Fall a manqué de respect à ses 9414 électeurs du 23 janvier dernier. Ma parole est la lumière de mes pas.