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Bonne nouvelle ! Le FMI fait un geste pour le Sénégal après la découverte de sa « dette cachée »

La séquence aurait pu tourner au bras de fer frontal entre Dakar et Washington. Dette révisée à la hausse, scandale de « dette cachée », marchés fébriles, débat explosif sur une éventuelle restructuration : tous les ingrédients d’une crise majeure étaient réunis. Et pourtant, le message envoyé par le FMI, ce 13 novembre, est plus nuancé qu’attendu.

À l’issue de la mission qui s’est achevée le 6 novembre à Dakar, la directrice de la communication du FMI, Julie Kozack, a confirmé que les services du Fonds et la direction proposeront une approche pour traiter le cas de « misreporting » sénégalais – la fausse déclaration de dette – sans demander de remboursement anticipé des sommes dues au FMI. Cette position reste soumise à l’approbation formelle du Conseil d’administration, mais elle fixe déjà une ligne politique claire.

Le contexte, lui, est lourd. Depuis que les nouveaux dirigeants ont mis au jour plus de 11 milliards de dollars de dettes jusque-là non déclarées, le programme de 1,8 à 1,9 milliard de dollars conclu avec le FMI a été suspendu, et le ratio d’endettement a été entièrement réévalué. Les statistiques révisées font passer la dette de l’État central à près de 119 % du PIB fin 2024, et autour de 132 % si l’on inclut entreprises publiques et arriérés, soit l’un des plus forts niveaux du continent.

Face aux interrogations répétées des journalistes sur une restructuration potentielle, Julie Kozack a insisté sur deux points : d’une part, le FMI reconnaît les efforts de transparence des autorités, qui ont révélé la dette cachée et engagé des audits successifs ; d’autre part, toute décision sur une opération de dette – restructuration ou autre – relève de la seule souveraineté du Sénégal. Une ligne qui fait écho aux déclarations du Premier ministre, qui refuse toute recommandation perçue comme attentatoire à la souveraineté ou à la stabilité économique.

Ce choix de ne pas exiger de remboursement anticipé n’est pas anodin. Dans d’autres scandales de dette cachée, comme au Mozambique en 2016, la révélation d’emprunts non déclarés avait entraîné gel de l’aide, rupture de programme et conditions beaucoup plus dures de la part du FMI et des bailleurs. Pour le Sénégal, le Fonds privilégie aujourd’hui une approche coopérative : pas de sanction financière immédiate, poursuite des discussions sur un nouveau programme, travail conjoint avec la Banque mondiale sur une nouvelle analyse de soutenabilité de la dette fondée sur les chiffres révisés.

En clair, le pays reste sous forte surveillance, mais il n’est pas mis au ban. À Dakar, ce « répit » ne règle rien sur le fond – la dette reste massive, les besoins de financement pressants, les marchés nerveux – mais il offre au gouvernement Diomaye–Sonko un espace politique : celui de corriger le système, négocier un nouveau cadre avec le FMI et tenter de le faire sans subir l’humiliation d’un remboursement anticipé imposé de l’extérieur.

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3 commentaires

  1. Si on récupère l’argent volé et si l’assiette est étendue à des secteurs économiques fiables le Sénégal peut se développer sans l’aide de personnes.

    Pour le reste du mandat il faut refuser de payer les dettes cachées

    Arrêter certains investissements

    Couper certaines subventions non essentielles

    Multiplier les cultures céréalières au détriment des cultures de rente

    Payer les salaires et les dettes aux entreprises


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