HOMMAGE AU DEFUNT ETUDIANT BASSIROU NFAYE
L’étudiant Bassirou Faye, tué par balle… policière, le 14 Août 2014, repose et, pour toujours, aux cimetières du Champ de Course de Diourbel. Bass, comme on l’appelait avec affection et amour, continue de bénéficier de vacances éternelles dans sa terre natale de Njaréem (le nom historique de Diourbel), loin des tumultes et autres tohu-bohus de la capitale sénégalaise, de cette vallée de larmes( la vie), pour parler comme l’éminent poète français, Paul Valery.
Cet étudiant est victime des failles, voire de l’impéritie d’un régime incapable de prendre en charge les préoccupations on ne peut plus légitimes des pensionnaires de nos universités. Prenant part au combat pour la cause des siens, Bassirou a laissé sa vie comme le soldat qui se démène, dans toute la mesure de ses possibilités, pour barrer la route à l’envahisseur.
En véritable héritier des «Teigne» du Baol, il prenait opiniâtrement part au combat aux fins de garder toujours haute la flamme de la lutte, à l’image du regretté Balla Gaye touché, lui aussi, par balle pour la défense des intérêts des étudiants. Ce jeune fervent Talibé de Serigne Touba est tombé à la fleur de l’âge, sous les bottes du pouvoir. Aujourd’hui, un an après la disparition tragique de ce bourgeon si prometteur, la lumière refuse de jaillir.
L’étreinte de la douleur est loin de se desserrer les cœurs nos cœurs. Le peuple réclame la vérité et toute la vérité sur cet acte ignoble digne d’un vagabond de boue. Oui, cette mort de plus ne doit pas rester impunie, ensevelie sous le linceul glacial de l’oubli. Nos gouvernants doivent alors s’inspirer des propos de l’auteur de La République, Platon lorsqu’il nous dit : «Le plus grand mal, à part l’injustice, serait que l’auteur de l’injustice ne paie pas la peine de sa faute.»
Bass, adieu la fleur fanée !
Ibrahima NGOM Damel,
Journaliste