L’ancienne Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a été condamnée à la peine de mort par contumace ce lundi. Un tribunal de Dacca l’a reconnue coupable de crimes contre l’humanité, des faits liés aux manifestations de masse qui ont eu lieu l’année dernière contre son gouvernement.
Selon les informations rapportées par l’agence Anadolu, le Tribunal international des crimes de Dacca a rendu son verdict dans un contexte de sécurité renforcée, l’accusée se trouvant actuellement en Inde. La cour, présidée par le juge Md Golam Mortuza Mozumder, a estimé que Sheikh Hasina avait agi en tant que « commandant supérieur de toutes les atrocités » et que « les crimes se sont produits avec sa pleine connaissance ». L’ancien ministre de l’Intérieur, Asaduzzaman Khan Kamal, également en fuite, a écopé de la même sentence.
Le tribunal a également ordonné la confiscation de l’ensemble des biens appartenant à Sheikh Hasina et à l’ancien ministre. Parallèlement, l’ex-chef de la police, Chowdhury Abdullah Al-Mamun, a été condamné à cinq ans de prison après avoir coopéré avec la justice. Les condamnés disposent d’un délai de 30 jours pour faire appel en personne auprès de la Cour suprême.
Le procureur en chef, Mohammad Tajul Islam, a affirmé que « la justice et le verdict ont été présentés de manière transparente ». Il a précisé que les biens saisis serviraient à indemniser les victimes du soulèvement, qui a fait plus de 1 400 morts. Concernant l’exécution de la peine, le procureur a évoqué la possibilité pour le gouvernement de recourir « au traité d’extradition avec l’Inde ou de passer par Interpol pour ramener Hasina au Bangladesh ».
Présent lors du prononcé du verdict, Mir Snigdho, frère de l’un des coordinateurs du soulèvement tué pendant les manifestations, a déclaré que les familles des victimes attendent l’extradition de l’ancienne Première ministre pour que la sentence soit appliquée.
Cette condamnation pour crimes contre l’humanité s’inscrit dans un contexte où la justice internationale est de plus en plus sollicitée pour des atrocités commises dans diverses régions du monde. Récemment, l’ONU a dénoncé des actes pouvant constituer des « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » au Soudan. De même, la tenue de procès à l’étranger, comme celui de Roger Lumbala en France pour des crimes commis en RDC, illustre les efforts pour lutter contre l’impunité.
