La Direction générale de l’Action sociale a organisé une session de renforcement de capacités destinée aux travailleurs sociaux au Centre national de réadaptation socio-professionnelle des personnes handicapées de Bambey. Cette initiative vise à améliorer la prise en charge des personnes affectées par la lèpre et les maladies tropicales négligées, dans un contexte marqué par l’évolution du cadre législatif et la volonté d’éradiquer la maladie.
Durant quatre jours, les directeurs régionaux de l’Action sociale ont été formés aux nouvelles approches d’inclusion et de traitement de ces pathologies handicapantes. Cette rencontre s’inscrit dans la dynamique de la Semaine des personnes handicapées et fait suite à l’abrogation de la loi n°76-03 du 25 mars 1976, désormais remplacée par la loi n°2023-04 du 13 juin 2023, marquant un tournant dans la protection des droits des personnes vulnérables.
L’objectif affiché par les acteurs de la santé est clair : éliminer la lèpre au Sénégal d’ici 2030. Mohameth Cisse, directeur de DAHW, a insisté sur la dimension sociale de ce combat, soulignant que les aspects médicaux ne suffisent pas. Dans des propos relayés par Sud Quotidien, il affirme que « le Sénégal s’est inscrit dans la perspective de l’élimination de la lèpre d’ici 2030 ». Il précise que la stigmatisation et les préjugés socioculturels demeurent des obstacles majeurs, déclarant qu’« on ne peut pas combattre la lèpre si la question de la stigmatisation n’est pas résolue ».
Cette formation intervient également à une période charnière concernant les anciens « villages de reclassement social ». Souleymane Dia, Directeur de la Promotion et de la Protection des groupes vulnérables, a rappelé que ces localités sont devenues des villages de droit commun. Il souligne la nécessité d’intégrer ces populations dans l’ensemble des politiques publiques, en cohérence avec l’agenda national de transformation systémique « Sénégal 2050 ». Selon lui, l’État a anticipé ces changements à travers le Programme de résilience des communautés affectées, sensibilisant les autorités territoriales pour réinscrire ces zones sur la carte administrative et sociale du pays.
