Lors de l’émission « Objection » diffusée sur Sud FM le dimanche 21 septembre, le colonel à la retraite Babacar Diouf a analysé le contexte international actuel à l’occasion des 80 ans de l’Assemblée générale des Nations Unies. L’ancien militaire sénégalais a exprimé son inquiétude quant à l’état du monde, le qualifiant de « transition systémique » comparable aux périodes post-guerres hégémoniques.
Babacar Diouf a souligné la fragilité des piliers de la gouvernance mondiale : sécurité, développement et droits humains, mis à mal par les crises et les rivalités entre grandes puissances. Il a évoqué l’émergence des BRICS comme un signe du basculement de l’ordre mondial, notant un changement « de structure profonde ». L’ancien colonel a pointé du doigt le rôle des États-Unis, « qui garantissait l’ordre [et qui est] devenu révisionniste », avec la création de routes et de banques alternatives. « On contrôle les flux, donc on contrôle le monde », a-t-il déclaré, insistant sur la militarisation des routes commerciales. Le président sénégalais, Diomaye Faye, était présent à la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, abordant des sujets tels que la prospérité, la souveraineté et l’intégration du continent africain.
Abordant les conflits actuels, notamment au Moyen-Orient, Babacar Diouf a mis en garde contre une escalade idéologique et eschatologique, notamment dans le conflit israélo-palestinien. Il s’est interrogé sur la capacité de l’ONU à jouer son rôle de maintien de la paix dans ce contexte, se demandant si « le multilatéralisme actuel est-il celui des puissants ? ». Pour lui, l’enjeu de l’Assemblée générale réside dans la reconstruction d’un ordre mondial « équitable, pacifique et véritablement multilatéral ». « Nous sommes dans un monde qui n’est plus, un autre qui n’est pas encore, et dans l’entre-deux surgissent les monstres », a-t-il conclu. Selon Sud Quotidien, ces propos ont été tenus lors de l’émission « Objection ».
