Avant-première à Dakar : « Une si longue lettre » d’Angèle Diabang, 12 ans d’un chemin semé d’embûches

Mercredi 2 juillet 2025, le cinéma Pathé de Dakar a accueilli l’avant-première du film Une si longue lettre, réalisé par Angèle Diabang. Adapté du roman éponyme de Mariama Bâ, le film a réuni acteurs, critiques et cinéphiles. Oumy Ndour, attachée de presse du film, a introduit la séance en rappelant l’importance de l’œuvre littéraire originale. La réalisatrice, Angèle Diabang, a ensuite évoqué les douze années de production, un « long chemin semé d’embûches », selon ses propres termes, pour adapter ce classique de la littérature africaine. Le cinéma Pathé de Dakar a déjà accueilli d’autres avant-premières, mais celle-ci revêt une importance particulière.

Le choix de transposer l’histoire dans les années 2000, plutôt que dans les années 1970, comme dans le roman original, a été expliqué par la réalisatrice. Cette décision vise à préserver la dignité du personnage principal, Ramatoulaye, en évitant les clichés souvent associés aux récits sur la polygamie. Le film, nommé aux NISA (Nuits des Images et des Sons d’Afrique), explore des thèmes universels tels que la solidarité féminine, la résilience et l’humanisme. « Ce n’est pas un réquisitoire contre la polygamie, mais une invitation à comprendre les sacrifices silencieux des femmes », a précisé Angèle Diabang.

Amélie Mbaye, ancienne speakerine de la RTS, interprète le rôle principal de Ramatoulaye. Elle a témoigné de la difficulté d’incarner ce personnage, soulignant la nécessité de « canaliser sa fougue naturelle pour exprimer sa dignité et sa douleur intériorisée ». Elle a également salué la direction d’Angèle Diabang. L’équipe du film, entièrement africaine, a été mise à l’honneur pour son professionnalisme et son approche collaborative. Comme pour « Le R répondeur », projeté récemment à Dakar, l’accueil du public est un élément clé du succès d’un film.

La cérémonie a également rendu hommage à Annette Mbaye D’Erneville, première femme journaliste sénégalaise, et Aline Sitoé Diatta, héroïne de la résistance anticoloniale. Ces références soulignent l’inscription du film dans une histoire de luttes et d’émancipation féminine. Face à l’engouement du public et aux séances complètes, trois projections supplémentaires ont été ajoutées pour l’avant-première. Moustapha Samb, directeur du Pathé, s’est montré optimiste quant au succès du film auprès du public africain et international. Une si longue lettre sortira officiellement le vendredi 4 juillet.

Un commentaire

  1. Mamadou Lamine Diop

    C’est vraiment rare que l’on parle de culture générale qui magnifie la famille et la femme.

    Sénégal Politique nuit et jour reck!

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