Auchan Sénégal déclare avoir dépensé 15 milliards pour réparer les dégâts causés par les troubles politiques en 2023

Les troubles politiques qui ont secoué le Sénégal en juin 2023 ont durement affecté l’économie locale ainsi que certains acteurs étrangers, tels qu’Auchan Sénégal. Les violentes manifestations des 1er, 2 et 3 juin 2023 auraient entraîné des pertes estimées à 15 milliards de francs CFA pour l’enseigne, selon le Syndicat national des travailleurs du commerce (Synatracom), cité par Wal Fadjri (2023). Dix-neuf magasins Auchan ont été pillés, illustrant la gravité des dégâts matériels causés par ces événements.

Au-delà des pertes financières, le bilan social est lourd. Les casses ont entraîné la mise au chômage technique de 2300 employés directs d’Auchan, comme l’a indiqué en 2023, Doudou Keïta, secrétaire général du Synatracom. À ces chiffres s’ajoutent plus de 500 emplois indirects liés aux fournisseurs de l’entreprise. Ces travailleurs, désormais privés de revenus, subissent les conséquences directes de ces actes de vandalisme.

M. Keïta appelle les autorités sénégalaises à anticiper et renforcer la sécurité des grandes surfaces, souvent ciblées lors des mouvements de protestation.

Un effort gouvernemental pour indemniser les victimes

Face à cette situation, le gouvernement sénégalais a annoncé le 27 décembre 2024 l’allocation d’une enveloppe de 5 milliards de francs CFA pour indemniser les victimes des violences politiques survenues entre 2021 et 2024. Ce fonds vise à soutenir les blessés graves, les ex-détenus et d’autres personnes affectées par ces troubles.

Selon un communiqué officiel, 112 cas urgents ont déjà été pris en charge grâce à un fonds de solidarité basé sur des justificatifs. Cependant, la répartition des indemnisations pour les autres victimes reste floue, tout comme le nombre et le profil exact des bénéficiaires.

L’intégration des pertes subies par des entreprises comme Auchan dans ce dispositif d’indemnisation demeure incertaine. Le gouvernement n’a pas précisé si les biens détruits lors des troubles seraient pris en compte dans les remboursements.

Par ailleurs, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé le dépôt d’un projet pour abroger la loi d’amnistie relative aux violences politiques entre 2021 et 2024, votée sous l’ex-président Macky Sall. Cette décision pourrait redéfinir la gestion des conséquences juridiques et économiques de ces événements.