Assemblée nationale : Anta Babacar Ngom préconise des fermes agro-pénitentiaires face à la surpopulation carcérale

Lors de la séance plénière tenue ce jeudi à l’Assemblée nationale, la députée Anta Babacar Ngom a interpellé le gouvernement sur la situation critique des établissements pénitentiaires. Elle a formulé des propositions axées sur l’instauration de fermes agro-pénitentiaires pour pallier la surpopulation carcérale et favoriser la réinsertion sociale.

L’élue a dressé un tableau alarmant de la détention, soulignant un déséquilibre flagrant entre les capacités d’accueil et le nombre réel de prisonniers. Selon les données exposées, la prison de Rebeuss abrite 3 492 détenus pour seulement 1 300 places. Au niveau national, les statistiques font état de 14 147 pensionnaires pour une capacité théorique de 4 926 places. Pour la parlementaire, ces chiffres traduisent une « véritable faillite de la puissance publique » et portent atteinte à la dignité humaine.

Face à ce constat, Anta Babacar Ngom prône une réforme structurelle du système carcéral. « Plutôt que de laisser ces détenus oisifs dans des conditions indignes, je propose la mise en place de fermes agro-pénitentiaires et d’ateliers de formation, dans le respect des droits humains et sans travail forcé », a-t-elle déclaré, dans des propos relayés par Sud Quotidien. Ces infrastructures viseraient à doter les détenus de compétences professionnelles tout en contribuant à l’autosuffisance alimentaire et à la réduction des coûts de prise en charge supportés par l’État.

La question du financement du secteur judiciaire a également été au cœur de son intervention. La députée a déploré la faiblesse des ressources allouées à la Justice, qui ne représente que 1,3 % du budget global de l’État arrêté à plus de 7 000 milliards de francs CFA. Bien qu’elle ait salué les récentes visites effectuées par la tutelle dans les prisons, elle insiste sur l’urgence de déployer des solutions concrètes pour transformer durablement les conditions de vie en milieu carcéral.