Ali Haïdar : « J’ai dérangé et j’ai été dégommé du ministère de l’Environnement »

Infatigable défenseur de l’utilisation durable des ressources naturelles, l’ancien ministre sénégalais de l’Environnement se bat pour mettre l’écologie au centre du débat sur le développement et mettre à bas un système de captation des richesses et des ressources au profit d’une minorité dont il fustige la corruption. Initiateur de la Fédération des partis écologistes africains, Ali Haidar estime dans cet interview qu’il a accordée à Jeune Afrique que le salut de l’Afrique passe par une révolution verte.

« Globalement, les dirigeants africains n’aiment pas leur pays. Sinon, ils y passeraient sans doute plus de temps. Quand on veut lutter contre la corruption, mettre à la porte des gens qui touchent de l’argent pour dilapider nos ressources, on peut le faire. C’est ce que j’ai fait au ministère de l’Environnement. J’ai dérangé, j’ai été dégommé. Dans les grands projets d’extraction en Afrique, les politiques ne regardent même pas les contrats. Ce qui les intéresse, ce sont les sommes qu’ils vont pouvoir empocher. Les multinationales font ce qu’elles veulent », indique Haïdar El Ali.

« Les Chinois qui se servent des Sénégalais à la frontière avec la Gambie pour récupérer illégalement du bois précieux… On déguise des exploitations de bois de grumes sous des permis de bois de chauffe. C’est un pillage organisé et c’est environ 1000 milliards de francs Cfa qui échappent chaque année aux Sénégalais ! », dit-il.

L’écologiste, qui s’exerce également à la politique, est conscient du faible poids des partis écologistes africains, même s’il semble convaincu par le fait que le terme « écologie » continue d’animer les bouches. Il n’a pas manqué également de juger la santé écologique de son pays. « Il y a une réussite, c’est que l’on parle d’écologie. Ce n’était pas le cas il y a quinze ans. Ensuite, il y a une vraie influence sur le domaine politique. Au Sénégal, quand j’étais en fonction, nous avons fait passer la loi interdisant les sacs plastiques et nous avons introduit le code de la pêche et le code forestier. Il y a donc des avancées mais il reste beaucoup à faire. Le Sénégal est aujourd’hui en état de catastrophe écologique ».

4 COMMENTAIRES
  • yakar serigne touba

    quand ira le senegal

  • mbay

    linga déf ci jéériji ak gééjgi dingka layoo
    sacc bi nga doon, munaan damay dérangè, waxnga degg kay, linga dérangé ci jéériji ak gééjgi daa bari moo tax gnu daqqla, éspés de ce que je pense

  • demba

    MOn cher Aydar, j'avoue que vous m'avez fait pleurer un jour en regardant un documentaire qui reatait votre œuvre grandiose dans la défense et la réhabilitation du patrimoine écologique de notre pays. Nous regrettons votre départ de ce ministère clé dans lequel vous avez fait un travail qui mérité salutation. Je suis Casamançais et originaire de Kolda, mais je ne suis pas fier de la passivité du ministre actuel dans le massacre exercé sur nos forêts sous la complicité des responsables qui ont la charge devant la nation et devant Dieu de veiller sur les biens communs de la nation.

  • mbay

    hé!dangay duul, tuddoo bén demba,aly aidar nga tuddu, dekkoo kolda, ngéér malal nga dekk, yaak souleyman jules diop yééna yam, bungéén jugéé nék ci séén clavier di tagg séén bopp rék, naxu léén kénn nak, séén bopp rék ngén di nax

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