En Algérie, l’ancien chef de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), Abdelkader Haddad, aussi connu sous le nom de Nasser El Djinn, a été emprisonné quelques semaines après son limogeage le 22 mai dernier. Il rejoint ainsi quatre autres anciens directeurs de ce service de renseignement et de contre-espionnage déjà incarcérés : Bouazza, Bouzit, Othmane et Boubekeur.
Un passé controversé
Nasser El Djinn, figure de la « décennie noire » algérienne (1992-2002), avait été réhabilité en 2021 par le président Abdelmadjid Tebboune et le chef d’état-major Saïd Chengriha, qui l’avaient placé à la tête de la DGSI. « Agence Afrique » souligne que son ascension, malgré un passé marqué par la violence, s’inscrivait dans une stratégie de répression.
Une purge au sein de l’armée
L’arrestation de Nasser El Djinn s’inscrit dans une vaste purge au sein de l’armée algérienne, visant principalement d’anciens proches de l’ex-chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah. Ces derniers ont été progressivement remplacés par d’anciens membres du Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Cependant, même ces derniers, à l’instar de Djebbar M’henna et Nasser El Djinn, sont tombés en disgrâce après avoir servi les intérêts du général Chengriha et du président Tebboune.
Un système sécuritaire instable
La valse des responsables au sein des services de renseignement algériens témoigne d’une instabilité persistante. La Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) a connu quatre directeurs en trois ans, tandis que le DRS en a vu défiler six en quatre ans, dont le général Mohamed Mediène, dit Toufik, qui a dirigé le service de 1990 à 2015. Cette instabilité fragilise l’armée et affecte son efficacité. Certains observateurs estiment que cette situation pourrait à terme fragiliser le pouvoir de Tebboune et Chengriha.
Un fonctionnaire français avait été accusé de collaboration avec l’Algérie.