L’ambassade de France en Algérie a annoncé mardi que ses demandes d’accréditation d’agents consulaires ont été refusées par le ministère algérien des Affaires étrangères depuis le début de l’année 2025. Cette situation, selon la représentation diplomatique française, est liée à la dégradation des relations entre les deux pays.
Réduction des effectifs et des visas
En conséquence, l’ambassade et les trois consulats généraux français en Algérie (Alger, Oran et Annaba) verront leurs effectifs réduits d’un tiers à partir du 1er septembre. Cette réduction impactera le traitement des demandes de visas pour la France, avec une diminution du nombre de rendez-vous disponibles.
Les consulats français en Algérie se réorganiseront pour prioriser les services aux Français, les renouvellements de visas et les visas d’études. « Tant que durera cette situation, le nombre de rendez-vous disponibles auprès de notre prestataire Capago, chargé de recevoir les demandes de visas instruites par nos consulats, devra donc être réduit afin de maintenir la délivrance des visas dans des délais aussi raisonnables que possible », a indiqué l’ambassade de France en Algérie, dans un communiqué, cité par Anadolu.
Contexte de tensions diplomatiques persistantes
Les relations entre l’Algérie et la France sont tendues depuis l’été 2024, suite à la reconnaissance par le président français Emmanuel Macron de la marocanité du Sahara occidental. D’autres points de friction, comme l’incarcération de l’écrivain algéro-français Boualem Sansal et les expulsions d’Algériens, ont aggravé la situation. Fin juillet 2025, l’Algérie a retiré les accès privilégiés aux ports et aéroports à l’ambassade de France suite à des problèmes d’acheminement de valises diplomatiques.
Malgré une tentative de réconciliation en mars 2025, avec un échange téléphonique entre les présidents Tebboune et Macron, et une visite du ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot en Algérie en avril, les tensions ont repris de plus belle. L’expulsion réciproque de diplomates en avril et mai 2025, ainsi que la suspension récente de l’accord de 2013 par la France, illustrent la persistance de ces difficultés.
Le contentieux historique entre les deux pays, notamment sur les questions des archives, des réparations pour les essais nucléaires et la reconnaissance des crimes coloniaux, complexifie davantage la relation.