Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre togolais, meurt en exil

L’opposant togolais en exil Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo est mort. Son décès est survenu hier dimanche à Paris suite à un arrêt cardiaque.
Bien qu’ayant été officiellement classé en deuxième position lors de l’élection présidentielle de 2020, Agbéyomé Kodjo avait tenu à se déclarer vainqueur, malgré sa défaite.
Cette déclaration avait conduit la justice togolaise à engager des poursuites à son encontre, l’accusant d’atteinte à la sécurité de l’État, de trouble aggravé à l’ordre public et de diffusion de fausses informations. Ces charges l’avaient contraint à choisir l’exil, marquant ainsi une nouvelle période de sa vie où il était contraint de vivre à l’étranger.
Il n’était pas la première fois qu’Agbéyomé Kodjo faisait face à l’exil. Entre 2002 et 2005, il avait déjà quitté le Togo après une brève détention, à la suite de demandes de réformes au sein du Rassemblement du peuple togolais (RPT) de Gnassingbé Eyadema. Son retour en 2005, après le décès de ce dernier, avait été marqué par la création de son propre parti politique en 2008, et il s’était présenté comme candidat à l’élection présidentielle de 2010.
Au cours de son parcours politique, Agbeyomé Kodjo avait occupé le poste de ministre dans les années 80, avait été directeur général du Port autonome de Lomé, puis avait assumé la présidence de l’Assemblée nationale de 2000 à 2022. En 2015, son parti avait choisi de ne pas participer aux élections, mais lui-même avait apporté son soutien à la candidature du président Faure Gnassingbé, avant de s’engager dans une coalition avec plusieurs partis politiques et organisations de la société civile, avec le soutien de Mgr Philippe Fanoko Kpodzro.