Afrique du Sud : Réouverture de l’enquête sur la mort de Steve Biko, 48 ans après

Près de cinq décennies après le décès en détention de Steve Biko, figure emblématique de la lutte contre l’apartheid, le parquet sud-africain (NPA) a annoncé la réouverture de l’enquête sur les circonstances de sa mort. L’annonce a été faite jeudi par Luxolo Tyali, représentant régional du NPA pour la province du Cap-Oriental. Le lancement officiel de l’enquête est prévu ce vendredi, coïncidant avec le 48e anniversaire de la disparition de Steve Biko.

Steve Biko est décédé le 12 septembre 1977 dans un hôpital de Pretoria, des suites de blessures prétendument infligées par les forces de sécurité durant le régime de l’apartheid. Fondateur du Mouvement de la conscience noire, il avait été arrêté le 18 août 1977 pour violation des restrictions de déplacement qui lui étaient imposées. Détenu au commissariat de Walmer à Port Elizabeth, il aurait été torturé, menotté et gardé nu dans une cellule. Ce n’est qu’après 24 jours de détention, alors que de la mousse apparaissait autour de sa bouche, qu’il a reçu des soins médicaux.

Inconscient, nu et toujours menotté, Steve Biko a ensuite été transféré à l’hôpital pénitentiaire de Pretoria, situé à plus de 1 200 kilomètres. Il est décédé le lendemain, à l’âge de 30 ans. Officiellement, son décès a été attribué à de graves lésions cérébrales, une insuffisance rénale aiguë et une urémie. Une enquête menée la même année avait conclu que Biko s’était blessé lors d’une altercation, disculpant le personnel médical et les forces de l’ordre. En 1997, cinq officiers de la branche spéciale de la police ont demandé l’amnistie auprès de la Commission vérité et réconciliation, reconnaissant avoir falsifié leurs rapports et menti sous serment. Leurs demandes ont été rejetées.

La réouverture de l’enquête vise à examiner de nouvelles preuves pour déterminer si la mort de Steve Biko résulte d’actions ou de négligences constituant un crime. « La réouverture de l’enquête fait suite à l’approbation par la ministre de la Justice et du Développement constitutionnel de la demande du Directeur national des poursuites publiques, soutenue par les représentants légaux de la famille Biko », a précisé M. Tyali. Selon WalFadjri, cette décision marque une nouvelle étape dans la quête de vérité et de justice pour Steve Biko et sa famille.

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