L’administration intérimaire de Kaboul a accusé le Pakistan d’avoir mené des frappes aériennes dans la nuit de vendredi à samedi dans la province afghane de Paktika. Ces accusations surviennent alors que des responsables des deux pays devaient se rencontrer à Doha, au Qatar, pour des pourparlers visant à apaiser les tensions frontalières.
Selon les informations rapportées par l’agence Anadolu, le porte-parole du gouvernement intérimaire afghan, Zabihullah Mujahid, a déclaré dans un communiqué que « les forces militaires pakistanaises ont de nouveau effectué des frappes aériennes contre des zones civiles à Paktika, causant la mort et des blessures à plusieurs civils ». Bien que le bilan n’ait pas été officiellement confirmé par les autorités afghanes, la chaîne locale Tolo News a fait état d’au moins 17 personnes tuées. D’après le porte-parole, les forces afghanes ont reçu l’ordre de s’abstenir de toute nouvelle opération militaire pour le moment.
Du côté pakistanais, aucune réaction officielle n’a été communiquée concernant ces allégations. Cependant, des sources sécuritaires à Islamabad ont indiqué à notre source que les forces pakistanaises avaient ciblé des groupes armés liés à Hafiz Gul Bahadur en territoire afghan. Ces opérations auraient été menées en réponse à au moins deux attaques perpétrées par des militants sur le sol pakistanais quelques heures auparavant.
Dans ce contexte de vives tensions, Zabihullah Mujahid a confirmé la tenue de discussions à Doha. « Comme convenu précédemment, des négociations avec la partie pakistanaise doivent avoir lieu aujourd’hui à Doha », a-t-il précisé, indiquant qu’une délégation afghane, dirigée par le ministre intérimaire de la Défense, Mawlawi Mohammad Yaqoob Mujahid, s’était rendue dans la capitale qatarie. Il a ajouté : « Nous réaffirmons que l’Afghanistan reste attaché à une résolution pacifique et à la stabilité régionale. Cependant, les récents incidents sont entièrement le résultat de l’agression pakistanaise ».
Ces événements s’inscrivent dans une série d’affrontements frontaliers, parmi les plus meurtriers depuis 2021. Un second cessez-le-feu avait été convenu cette semaine entre les deux nations. Samedi, le chef de l’armée pakistanaise, le général Asim Munir, a appelé Kaboul à « maîtriser les groupes armés disposant de sanctuaires en Afghanistan ». L’administration afghane, pour sa part, nie que son territoire soit utilisé comme base pour des opérations transfrontalières.