Depuis le voyage du Premier ministre Ousmane Sonko en Turquie, la coopération entre Dakar et Ankara connaît une nette intensification. En témoigne la présence à Dakar de 37 chefs d’entreprise turcs, venus explorer les opportunités industrielles et commerciales offertes par le Sénégal.
À l’issue de cette mission, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Serigne Guèye Diop, salue une dynamique bilatérale en pleine mutation.
« Cette visite est la conséquence logique d’une série d’engagements. Elle démontre que la Türkiye est fortement engagée à relever les défis économiques avec nous », affirme-t-il. La participation du ministre turc du Commerce à l’ouverture de la Fidak constitue, selon lui, un « nouveau cap commercial».
Structurer le partenariat : investissements, cadre juridique et zones industrielles
Le chantier majeur reste la concrétisation des investissements. « Comment convaincre ces entreprises turques à investir chez nous dans l’industrie ? » interroge le ministre, qui mise sur la valorisation des 45 zones industrielles du Sénégal et la mise en place d’un cadre réglementaire rénové.
Objectif : sécuriser les capitaux tout en garantissant l’ancrage local des projets. « Nous discutons pour qu’on impose un certain pourcentage de participation de nos entreprises à tout investissement », révèle Serigne Guèye Diop. Une première étape du nouveau cadre juridique sera signée dès demain, avant une phase globale en mars à Ankara.
Le gouvernement envisage également la création d’une zone industrielle dédiée aux entreprises turques, un outil destiné à catalyser les synergies. « Vu leur dynamisme, cela permettra d’avoir un essaim d’abeilles autour de nos zones industrielles », illustre le ministre.
Un déficit commercial à résorber
Si les investissements turcs au Sénégal atteignent 780 millions de dollars, les exportations sénégalaises vers la Turquie restent faibles. Un déséquilibre que Dakar veut corriger en misant sur les joint-ventures et le potentiel immense des petites et moyennes entreprises turques. « La Turquie a quatre millions de Pme. En dehors de l’Allemagne, je ne connais aucun pays qui en a autant », note le ministre.
