1ère journée de l’épargne au Sénégal : Le ministre de la Microfinance rassure les acteurs, institutions financières et population

1ère journée de l’épargne au Sénégal : Le ministre de la Microfinance rassure les acteurs, institutions financières et population

La première Journée mondiale de l’épargne a été célébrée pour la première fois au Sénégal le 31 octobre dernier. Le thème choisi était : « Développer l’épargne en vulgarisant les principes coopératifs », en accord avec les orientations définies dans l’agenda de transformation du Sénégal, Vision 2050. Dans son discours, le ministre de la Microfinance, de l’Économie sociale et solidaire, Dr Aliou Dionne, a rassuré les acteurs, les institutions financières et les populations en déclarant que son ministère « ne ménagera aucun effort pour accompagner toute initiative publique ou privée allant dans le sens de la promotion et du développement de l’épargne. »

Le discours intégral du ministre…

Je voudrais tout d’abord saluer et magnifier votre importante mobilisation, qui traduit la haute importance que vous accordez à la célébration de la Journée mondiale de l’épargne.

Qu’il me soit permis, à la fin de ce mois dédié à l’accompagnement des femmes et filles qui souffrent d’une maladie, dont l’ampleur et les effets néfastes exigent compassion et solidarité agissante, de leur rendre un hommage appuyé à la mesure de leur résilience dans la dignité et de la vertu qu’elles incarnent. A toutes ces FEMMES je souhaite un prompt rétablissement et une meilleure santé.

J’exprime avec force, toute ma reconnaissance à toutes les bonnes volontés qui apportent souvent, dans l’anonymat, un appui généreux, constant et déterminant, dans un combat difficile, pour prévenir et lutter contre le cancer et ses impacts dévastateurs au sein des familles et de la société en général.

Mesdames et Messieurs,

La célébration de la journée mondiale de l’épargne apparait comme une réelle et excellente opportunité, pour dégager des stratégies innovantes aptes à assurer une mobilisation de l’épargne, à la lumière des exigences qui s’y attachent.

Faut-il rappeler que cette journée a été proclamée en 1924, à Milan par Filippo RAVIZZA, en ce moment Conseiller à la Caisse d’épargne des provinces de Lombardie, à l’issue du 1er Congrès international des caisses d’épargnes (en anglais, First International Thrift Congress1) organisé par ladite Caisse, du 26 au 31 octobre 1924.

La journée mondiale de l’épargne avait originellement deux objectifs d’abord inciter les citoyens à conserver leur argent en banque, plutôt que sous leurs matelas et ensuite promouvoir la pratique de préserver une partie des revenus pour faire face à des dépenses imprévues. Plus tard les pays développés sont passés à l’objectif d’épargner pour investir.

C’est dans cette dynamique, que devront s’inscrire tous les acteurs de l’écosystème financier de notre pays, allant du citoyen au banquier, du travailleur au Chef d’entreprise, de l’agent public d’exécution aux plus hautes autorités administratives, pour s’impliquer davantage dans la promotion de la pratique de l’épargne, dans tous les segments de la population, dans toute sa diversité, tout en s’engageant dans l’institutionnalisation de la célébration de cette journée dans l’agenda national.

Cette célébration, la première dans l’histoire financière de notre pays, me donne l’occasion de me réjouir fortement de la pertinence du thème retenu cette année et qui porte sur « développer l’épargne en vulgarisant les principes coopératifs ».

L’importance de ce thème pourrait s’apprécier au moins à deux niveaux:

  • Elle met clairement en valeur la solidarité, qui sous-tend l’esprit coopératif, pour orienter et cultiver une politique d’épargne de qualité, surtout à l’échelle communautaire ;
  • Elle permet surtout de réaffirmer la portée de la culture financière dans la promotion de l’épargne, en l’adossant au principe coopératif qui encourage l’éducation, la formation et l’information.

En effet, avec la situation mondiale actuelle, il est aisé de comprendre que, dans leur processus de développement, nos pays ont besoin de ressources importantes qui soient à la fois durables et accessibles.

Parmi ces ressources, l’épargne devrait constituer le premier levier permettant, d’une part, de mobiliser les ressources internes et d’autre part, de mettre ces ressources à la disposition des acteurs économiques dont les besoins de financement deviennent de plus en plus accrus.

Mesdames et Messieurs,

Au Sénégal, à l’instar des pays de l’UEMOA, la mobilisation de l’épargne intérieure reste encore un défi à relever malgré les efforts consentis par les acteurs du secteurs financiers, en l’occurrence, les établissements de crédit, les institutions de microfinance, les compagnies d’assurance, la Poste, etc.

En effet, pour le secteur bancaire, l’encours de l’épargne s’affiche à 7.432 milliards de francs CFA tandis que celui du secteur de la microfinance s’élève à 570,5 milliards de francs CFA, correspondant à 3,7% du PIB et 8% des dépôts bancaires.

Malgré ces résultats encourageants, vous conviendrez avec moi qu’il y a encore d’énormes progrès à faire dans la mobilisation de l’épargne nationale y compris celle provenant de la diaspora.

Il me parait utile de noter, que cette mobilisation exige une attention particulière des institutions financières, dans la définition de leurs produits et services financiers au profit des membres, à travers le financement d’activités porteuses, génératrices de revenus stables, pouvant garantir la collecte d’une épargne durable.

Il est aussi nécessaire de retenir, qu’au niveau macro-économique, la recherche de la stabilité financière constitue une priorité essentielle, une exigence de premier plan pour bien maitriser l’inflation et par ricochet, encadrer cette mobilisation de l’épargne.

C’est pourquoi, je lance un appel à tous les acteurs, institutions financières, populations dans toutes ses composantes, à œuvrer pour le renforcement des conditions mobilisatrices de l’épargne.

Pour ma part, mon département ne ménagera aucun effort pour accompagner toute initiative publique ou privée allant dans le sens de la promotion et du développement de l’épargne.

Mesdames et Messieurs,

Il me plait de souligner que le thème choisi par mon département pour cette édition, à savoir « Développer l’épargne en vulgarisant les principes coopératifs », cadre parfaitement avec les orientations déclinées dans l’agenda de transformation du Sénégal vision 2050, récemment partagé avec les populations et la communauté internationale par Son Excellence le Président de la République Bassirou Diomaye FAYE, sous la conduite de son Premier Ministre M. Ousmane SONKO.

En effet, cette nouvelle vision est marquée par une forte volonté des nouvelles autorités de compter sur la mobilisation des ressources internes pour financer le développement de notre pays et de faire du modèle coopératif un moteur de développement endogène.

Il nous faut donc mettre à profit toutes les opportunités offertes par le modèle d’entreprise coopératif pour une transformation économique durable des communautés.

Dans cette perspective, je tiens à rappeler, que les coopératives financières, de par leur configuration basée notamment sur la démocratie, la solidarité, l’entraide et la formation des membres, constituent un pilier essentiel sur lequel devrait reposer toutes les initiatives allant dans le sens de la mobilisation de l’épargne, ainsi que l’accès aux financements des micros, petites et moyennes entreprises.

De ce point de vue, j’exhorte les institutions de microfinance, en particulier, celles à caractère mutualistes ou coopératives de veiller à une bonne application des principes coopératifs en mettant le membre au cœur du dispositif, à travers son implication dans la prise de décision, comme dans la satisfaction de ses besoins.

Mon département, en tant que porteur de cette option politique, mettra tout en œuvre pour vous accompagner dans la mise en œuvre de cette option.

Toutefois, il est illusoire de penser que la pratique de l’épargne est une affaire purement économique. En effet, l’épargne est fortement tributaire de la mentalité la plus socialement rependu. Un comportement dispendieux et ostentatoire ne peut en aucune façon inciter à l’épargne même si les perspectives de la prospérité partagée se dessinent de plus en plus clairement avec cette nouvelle vision issue de l’Agenda nationale de Transformation Sénégal 2050.

Le Gouvernement doit s’atteler sans relâche à la concrétisation de cette vision. Toutefois, chaque citoyen doit à son niveau se rappeler l’histoire de la cigale et de la fourmi pour réduire au minimum incompressible les moments de chanson et de danses non indispensables surtout lorsqu’ils sont accompagnés de dépenses inconsidérées. Une nation qui demande à ses représentants d’effectuer une gestion sobre et vertueuse se doit d’être une population qui vit dans la frugalité, la tempérance, pour tout dire la simplicité.

C’est le prix que nous devons payer pour notre souveraineté en luttant tous et chacun contre notre penchant à nous laisser porter par la mode pour utiliser nos revenus dans la consommation de produits importés couteux et dont la qualité n’est pas forcément adaptée à notre organisme.

Consommer nos propres produits est déjà une forme d’épargne nationale. Si donc nous pensons tous à l’avenir de notre pays nous apprendrons à dépenser utilement quel que soit le niveau de nos revenus respectifs. Nous osons espérer que la transformation systémique que nous entamons touchera aussi chaque sénégalais dans ses habitudes de dépenses.

Sur cette note d’espoir, je voudrais réitérer mes remerciements à l’endroit de tous les participants en vous souhaitant une excellente Journée mondiale de l’épargne.

Je vous remercie de votre attention.

1 COMMENTAIRES
  • Obtu

    ET LA POSTE DANS TOUT CELA! TOUJOURS APHONE ET ABSENTE DES CENTRES DE DECISIONS ET DE LINKING!

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