Le Sénégal vient d’écrire l’une des plus belles pages de sa jeune démocratie, par la force de conviction, l’engagement et la détermination de son peuple à se transcender, pour donner une nouvelle orientation à notre destin commun, à chaque fois que l’histoire nous commande d’être grands face aux évènements.
En élisant dès le premier tour le Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le peuple marquait le rejet d’un système éculé en fin de cycle qui tournait en roue libre.
Les citoyens sénégalais ont renversé les élites qui contrôlaient le pouvoir. En effet, leur ardeur révolutionnaire face au règne de ces élites privilégiées a engendré un ample soulèvement général qui a mis définitivement fin à un système politico-social où ils ne peuvent exprimer leur talent, leur ambition, leur créativité, et le peu d’éducation qu’on leur a prodiguée.
Ils ont en même temps adoubé un homme, Ousmane Sonko, une vision, celle portée par Pastef, qui ont su cristalliser l’espoir de tous les sénégalais, pour des changements structurels qui nous sortiraient enfin de la pauvreté et du misérabilisme généralisés, d’autant plus que ses causes sont connues.
Le projet de Pastef, plébiscité par les sénégalais est clairement défini dans sa profession de foi. Sa déclination stratégique vient d’être présentée à la nation, aux bailleurs de fonds et à tous les partenaires techniques et financiers du Sénégal : c’est l’Agenda national de transformation, Sénégal 2050.
Son orientation est claire ; il découle d’un constat objectif : « sans changement structurel de son modèle, le Sénégal va au-devant de graves problèmes ».
Un changement systémique est obligatoire, d’autant plus que « la critique du système ne suffit pas. Pour le détruire, il faut en proposer un meilleur » affirme Laurent Obertone.
En effet, ainsi que le constataient dans Prospérité, puissance et pauvreté les économistes (pour le cas d’un pays du continent dont le cas est quasiment similaire au nôtre) Daron Acemoglou et James A Robinson « si le [Sénégal] est pauvre, c’est précisément parce qu’il a été dirigé par une élite qui a organisé la société à son profit et au détriment de la majorité du peuple. Le pouvoir politique, hyper concentré, a permis d’enrichir grassement ceux qui l’exerçaient »
Il s’agit désormais de créer une société où les droits politiques seront équitablement répartis, où le gouvernement sera tenu de prêter l’oreille à ses citoyens, et de leur rendre obligatoirement des comptes.
L’Agenda national de transformation est le nouveau contrat social que Pastef propose au peuple. « Ce document matérialise la Vision d’un Sénégal Souverain, Prospère et Juste en 2050, d’ici vingt-cinq ans. Il représente une déclinaison stratégique du « PROJET », manifeste qui a suscité l’adhésion massive du peuple sénégalais et conduit à l’élection de Son Excellence Monsieur le Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar FAYE le 24 mars 2024 » lit-on dans son incipit.
« Le changement (…) ne peut [effectivement] avoir lieu que s’il y a construction de nouvelles relations » dit Philippe Bernoux. « La politique [étant] le processus par lequel une société se choisit les lois qui la gouvernent », ces nouvelles relations commandent donc un renouvellement de l’Assemblée nationale et attendent que le peuple donne au Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye et à son Premier Ministre la majorité absolue pour entreprendre avec tact et célérité « les réformes en profondeur qui changeront le Sénégal ».
Joseph Schumpeter nous enseigne à ce propos qu’« entreprendre consiste à changer un ordre existant » ; c’est la raison pour laquelle le Sénégal a entrepris en premier lieu la réforme de ses institutions, pour impulser un développement économique axé sur la prise en compte prioritaire de nos intérêts car Il est clair que « si les institutions économiques sont un facteur essentiel dans l’évolution d’un pays vers la pauvreté ou vers la prospérité, ce sont la politique et les institutions politiques qui déterminent les institutions économiques d’un pays » ainsi que l’affirment Daron Acemoglou et James A Robinson, dans leur ouvrage précité.
L’ensemble de nos dispositions réglementaires en matière de gouvernance économique doit certes privilégier l’attractivité de notre pays, mais il est obligatoire que nous veillions à asseoir les conditions d’un souverainisme économique qui passera, entre autres initiatives hardies, par la maitrise de l’outil technologique notamment.
A cet effet, l’Agenda national de transformation entend rendre le transfert de technologie obligatoire dans tous les contrats pour les domaines concernés qui lieront notre pays aux entreprises partenaires de notre pays. C’est par le transfert de technologie que la Chine a pris son envol, au point aujourd’hui de vendre des TGV à la Tchéquie, de fabriquer ses propres avions et, mieux encore de dominer le marché de la haute technologie avec des entreprises leader comme Huawaï.
Mettre fin à la dépendance vis-à-vis de la conjoncture économique mondiale est un des défis majeurs de notre pays, dont l’économie, totalement extravertie, plombe tous les efforts du gouvernement pour asseoir les bases d’un développement endogène du Sénégal.
Il nous faudra pour y parvenir, « bâtir une économie sénégalaise compétitive, souveraine et prospère » qui fera du Sénégal un pays à revenu intermédiaire, en 2050.
« Les investissements d’aujourd’hui sont [en effet] les profits de demain et les emplois d’après-demain » prédit Helmut Schmidt. Pour réaliser cet objectif, « beaucoup de patience et de persévérance » seront nécessaires, dit Tony Elumelu qui nous appelle à ne pas « laisser le développement aux seules mains de nos gouvernements, des pays donateurs et des organisations philanthropiques. »
Et c’est pourquoi l’Agenda national de transformation dispose que des mesures vigoureuses seront prises pour « renforcer la confiance des citoyens, approfondir la déconcentration de l’État et la décentralisation dans le cadre d’une démocratie participative », aux fins d’accompagner l’enthousiasme citoyen et patriotique du peuple sénégalais à prendre à bras le corps ses propres aspirations.
La réaffirmation de notre engagement panafricain procède du même objectif. Il s’agira d’ores et déjà de mettre effectivement et pleinement en œuvre la directive six de l’UEMOA pour la réforme de nos finances publiques. Nous finaliserions l’harmonisation de la gestion des finances publiques avec tous les pays de l’UEMOA, et ce cadre unifié permettra à nos partenaires d’avoir une plus grande visibilité sur la santé financière de notre pays, ce qui en améliorera indubitablement l’attractivité.
C’est par cette voie que nous promouvrons des capitaines d’industries capables de jouer les premiers rôles dans notre pays et de s’affirmer au niveau régional et plus encore, comme des acteurs de l’africapitalisme que Tony Elumelu définit « comme le lien entre la capacité du secteur privé à créer de la valeur et la création par le gouvernement d’un environnement favorable aux entreprises. »
La mise en œuvre de notre Agenda national de transformation requiert en conséquence « un capital humain de qualité ».
En effet, ce sont l’éducation et la formation de la force de travail qui produisent le savoir scientifique sur lequel s’édifie le progrès et qui rendent possibles l’adaptation et l’adoption des technologies nouvelles dans les secteurs professionnels les plus divers. En soulignant la problématique de la formation au point d’en faire une condition sine qua none pour l’atteinte de nos objectifs de développement, l’Etat entend renforcer la formation professionnelle et prioriser l’adéquation entre la formation et les potentialités nationales, afin de permettre une exploitation de nos ressources par la mise en place de chaines de valeurs, en créant le maximum d’emplois qualifiés, pour l’insertion des jeunes et la promotion de l’auto-emploi.
C’est à ce prix que l’équité sociale aura son sens, d’où la liaison faite entre le défi de la qualification professionnelle et cet objectif de premier plan. La prospérité économique et la richesse sociale doivent aller de pair pour obtenir un impact maximal, obligatoirement.
« Ainsi, l’égalité des chances sera renforcée par une éducation pour tous et une massification de la formation duale », indique notre document de référence de politiques publiques.
Ajoutons-y la promotion de la femme et le renforcement de la lutte contre les inégalités liées au genre. Car, notre population composée pour plus de sa moitié de femmes ne peut être mobilisée qu’en donnant aux femmes le privilège de pouvoir jouer pleinement leur rôle de poumon économique et d’actrices de développement de premier plan pour l’émergence économique de nos terroirs. Ban Ki-Moon l’a dit : « les pays ayant plus d’égalité des sexes ont une meilleure croissance économique. Les entreprises avec plus de femmes leaders se comportent mieux. Les accords de paix qui incluent les femmes sont plus durables. Les parlements avec plus de femmes adoptent davantage de législation sur des questions sociales clés telles que la santé, l’éducation, la lutte contre la discrimination et la pension alimentaire pour enfants. La preuve est claire : l’égalité pour les femmes signifie le progrès pour tous ».
En complément de ces initiatives pour l’équité sociale, « une réforme profonde du système de santé pour un accès universel, en passant d’une logique de guérison à une logique de prévention, en numérisant le système, en développant fortement l’offre de santé publique et privée et en instaurant un système national d’assurance maladie sera réalisée ».
En liant l’aménagement du territoire et la structuration des potentialités économiques du Sénégal en quatre grands ensembles que sont :
i) l’agriculture et les industries agroalimentaires ;
ii) les industries extractives ;
iii) les industries manufacturières et
iv) les services à haute valeur ajoutée,
L’Etat indique clairement que la territorialisation des politiques publiques-par la responsabilisation accrue des acteurs territoriaux-dont les collectivités territoriales sont les portes d’entrée de la mise en œuvre des programmes et projets de développement est un processus irréversible.
Développer le Sénégal, c’est développer les territoires. Les collectivités territoriales seront le point d’impulsion des politiques de développement, par une adéquation entre les formations et les potentialités territoriales, et une planification partant des besoins et spécificités de chaque localité, en application des dispositions réglementaires, qui confèrent aux collectivités territoriales cette compétence, en plus de celles transférées dont elles ont souverainement la responsabilité de la gestion tel que le stipulent les dispositions du Code général des collectivités territoriales.
Ces quatre grands moteurs de croissance seront exploités grâce à des infrastructures de qualité qui seront édifiées sur chacun des pôles territoriaux, et les corridors de désenclavement permettront leur exploitation et leur acheminement rapide vers les pôles de consommation, au niveau national et international.
« L’avenir ne se prévoit pas, il se prépare », enseignait Maurice Blondel. Pour construire le Sénégal d’aujourd’hui pour les générations de demain, « un aménagement et un développement durable du territoire permettra d’assurer un développement inclusif et de préserver le patrimoine naturel national pour les générations futures », ainsi que l’indique l’Agenda national de transformation.
L’énergie, intrant indispensable occupe une place importante dans cette stratégie, et la souveraineté énergétique est un des objectifs à court terme qui y figure en bonne place.
La maitrise de l’eau est aussi une donnée fondamentale, surtout l’eau productive, et cette contrainte sera levée incessamment, conformément à l’annonce du Premier Ministre Ousmane Sonko, à propos des autoroutes de l’eau pour la réalisation desquelles une entreprise a déjà été sélectionnée, la société chinoise Sinohydro en l’occurrence.
Adossé à une réforme hardie du foncier, le Sénégal pourra en définitive passer d’une agriculture à faible rentabilité dépendante de la pluviométrie à une agriculture intensive, et l’élevage, marquée par la transhumance se fixera et bénéficiera de larges pâturages dans des zones dédiées, à l’image du ranch de Doli.
Un Sénégal souverain, prospère et juste, est donc possible. Et c’est pour le réaliser que l’Agenda national de transformation a mis le tryptique redresser-impulser-accélérer à la place du tryptique répression-absence de justice sociale-refus de facteurs d’évolution pacifique.
« La confiance est une institution invisible qui régit le développement économique » affirmait Kenneth Arrow.
Cette confiance, le régime du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye l’a obtenue de ses partenaires économiques et financiers, en préférant la vérité des faits au maquillage des comptes.
Sous la conduite du Premier Ministre Ousmane Sonko, notre gouvernement a clairement choisi d’imposer la vérité comme mode de gouvernance politique et économique, et la reddition des comptes comme principe intangible de son magistère.
C’est la raison pour laquelle l’Agenda national de transformation a été accueilli avec satisfaction par tous les acteurs économiques et sociaux partenaires du Sénégal
Le défi de sa mise en œuvre sera relevé avec succès.
Pour ce, nous pouvons compter sur une adhésion inconditionnelle du peuple sénégalais au Projet, et leur attachement indéfectible envers le Président du Pastef Ousmane Sonko, dont le leadership, que le Général Montgomery définissait comme : « la capacité et la volonté de rallier les hommes et les femmes à un but commun et un caractère qui inspire la confiance », est le premier atout du Sénégal dans sa lutte pour le développement économique.
Le Sénégal a l’opportunité de réaliser les réformes systémiques indispensables à sa mutation, et entrer de plain-pied dans le troisième millénaire, en opérant les changements douloureux mais nécessaires pour s’affirmer comme nation souveraine, capable d’assumer son grand destin dans le gotha mondial.
Rendons pour cela hommage au Pastef et à son Président Ousmane Sonko, pour son engagement, sa détermination et ses sacrifices pour le Sénégal. A ce propos, Joseph de Maistre nous enseigne que « la gloire, l’honneur, la renommée d’un grand homme sont une propriété de la nation qui l’a produit. Elle doit en être jalouse et défendre ce dépôt sacré. C’est par ses grands hommes qu’elle est célèbre elle-même pour le prix de la gloire qu’elle en reçoit (…) ».
L’avenir du Sénégal est donc entre nos mains. Nous avons tous les atouts, pour réussir l’édification d’une nation juste, souveraine et prospère :
Un leadership exceptionnel incarné par le Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier Ministre Ousmane Sonko ;
Une adhésion inconditionnelle des populations désormais conscientes de leurs responsabilités dans l’accomplissement de notre destin national ;
Un document de politiques publiques validé ;
Des potentialités de premier plan qui sont des atouts pour tout de suite, et pour l’avenir.
Nul n’est inutile à la manœuvre. Nous sommes un même peuple. Nous visons le même but.
L’heure, plus que jamais est à l’union patriotique pour le Sénégal !
Cissé Kane NDAO
Président ADER