125ème anniversaire de Cheikhou Oumar : Leona se souvient d’un monument du savoir

125ème anniversaire de Cheikhou Oumar  : Leona se souvient d’un monument du savoir

En attendant la célébration prochaine du 125e anniversaire de sa naissance, prévue le 4 Février prochain entre Léona Niassène et le quartier populaire de Dialègne Kaolack, la famille de feu Cheikhou Oumar Niasse, ses petits fils et petites filles, ses disciples et voisins poursuivent inlassablement les préparatifs de ce grand évènement religieux. Des prières, des causeries, des mini conférences et autres faits religieux se poursuivent depuis plusieurs jours dans ces deux localités précitées. Avec pour seul objectif de magnifier la grandeur de l’homme dont ils gardent encore jalousement des souvenirs plus de cent ans après sa disparition.

Né dans un village gambien du nom de Daga Malick vers les années 1889, le vénéré Cheikhou Oumar Niasse, suivant les traces de l’arbre généalogique de la famille de Feu El Hadji Abdoulaye Niasse, est le 3e fils de ce dernier. Second Khalif de la famille des «Niassènes» de Léona Kaolack, derrière Mame Khalifa Niasse, père de l’actuel directeur général du groupe «Walfadjri» et du marabout politicien fondateur du FAP, Ahmeth Khalifa Niasse, Mame Cheikhou Oumar Niasse a vite maitrisé les sourates du Coran tout comme les hadiths du Prophète Mohamed (Psl) et les recommandations de la Tarikha Tidianya du célèbre Cheikhna Ahmeth Tidiane Chérif (Rta).

Dans l’ouvrage «Esquisse d’une biographie de Cheikhou Oumar Niasse», «Itinéraire d’un monument du savoir du village de Daga Malick à Kaolack Sénégal» du Professeur Mbaye Thiam, il est ainsi indiqué que le défunt Cheikhou Oumar Niasse a débuté ses études coraniques en territoire gambien.

Et très jeune d’ailleurs, il était doté d’une intelligence inégalée qui suscitait l’admiration de tous les condisciples. Son père EL Hadji Abdoulaye Niasse, qui était surtout connu pour l’attention qu’il prêtait à l’éducation des enfants, a vite pris conscience de la vivacité d’esprit qui animait le jeune Cheikhou Oumar, mais également de son amour pour les études et sa volonté inouïe de vouloir toujours acquérir de nouvelles connaissances.

Ainsi, il écourta ses études coraniques pour l’orienter vers les sciences islamiques. A l’âge de 17 ans déjà, Cheikhou Oumar Niasse maitrisait l’essentiel des sciences qui lui ouvraient les portes de l’enseignement. Il aimait aussi se retirer régulièrement dans la brousse pour se consacrer à ses leçons et figurait parmi les rares jeunes de son âge à maitriser le Coran, le «Fikh» (droit islamique), le «Nahou» (grammaire arabe), la littérature et la linguistique.

Un jour, se rappelle-t-on, alors qu’il était convaincu de son érudition, le jeune Cheikhou Oumar posa à Mame Khalifa Niasse, son ainé de 10 ans la question suivante : «pourquoi on me surnomme Cheikh Khalil alors que je suis maitre dans tous les domaines ?» Et son frère, fier de lui, rétorqua amicalement : «c’est parce que tu as vaincu Khalil qui a lui aussi vaincu la plupart des marabouts». Mame Khalifa voulait simplement lui signifier que «c’est parce que tu maitrises le Khalil mieux que tous les autres marabouts». Le «Khalil» étant le livre divin qui traite du «Fikh» (droit islamique). D’ailleurs il a débuté à enseigner le Coran très jeune dans le village de Kossi sous la direction de son père. Mais il a vécu le plus grand malheur de sa vie dans le village de Taïba Mbitéyène où un incendie est venu durant son séjour ravager tout son habitat, ses greniers et surtout la bibliothèque qu’il possédait.

Un témoin rapporta que le désastre était si grave que sur chaque arbre de la forêt était resté accroché un ou plusieurs morceaux de papiers partiellement calcinés. Ainsi après, Kossi, Ndiawara Alcaly, Taïba Mbitéyène où il a formé un nombre exorbitant de guides et chefs religieux, dont Ibrahima Khourédia Ka du village de Miname, Mamadou Lamine Loum de Ndiayène Bagana, El Hadji Moustapha Guèye, prêcheur, et El Hadji Badou Nia de Niaguène, Cheikhou Oumar Niasse est revenu à la concession familiale. Mais dans un contexte difficile marqué par un marasme économique venu de la seconde guerre mondiale, une crise sans précédent qui n’avait épargné personne.

Cheikhou Oumar Niasse a su garder son honneur et son humilité et disait souvent aux personnes qui voulaient s’enquérir de son retour «Sou alleu Nékhoul, Keur Nékhoul, Da ngaye déllou Keur baye» (lorsque ça ne va plus à l’extérieur, comme à l’intérieur de la concession, l’idéale est de retourner à la maison). Ainsi, dans ce local, Mame Cheikhou Oumar Niasse a poursuivi son œuvre jusqu’à sa disparition en 1966.

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