La pratique de l’islam antérieure à son expression politique en Sénégambie

La pratique de l’islam est antérieure à son expression politique en Sénégambie dès le 16e siècle, ont soutenu samedi des chercheurs et historiens, insistant sur le processus de maturation de cette religion dès le 16e siècle dans cette géographique correspondant approximativement aux bassins des fleuves Sénégal et Gambie.

L’islam a atteint un stade de « maturation » au 16e siècle en Sénégambie, « puisque que des sources concordantes ont démontré que ‘dès le 9e siècle, le Haut Sénégal était déjà converti à l’’slam« , a soutenu l’universitaire Idrissa Ba, enseignant chercheur au département d’histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).

M. Ba participait, avec d’autres universitaires, à une conférence publique sur « Islam et islamisation en Afrique occidentale du milieu du XVe siècle à la fin du XVIIe siècle : l’exemple de la Sénégambie« .

Cette rencontre est une initiative conjointe di Laboratoire d’études historiques sur les inventions culturelles (ETHIC) et le Groupe d’études et de recherches sur la marginalité et l’exclusion au Sénégal (GERMES).

Idrissa Bâ, revenant sur le processus de maturation de l’islam en Sénégambie, note que cette religion telle qu’elle était pratiquée en Sénégambie, demeure « très mal connue ».

« L’’avenir de l’histoire de la Sénégambie va se décider à partir de nouvelles sources comme l’installation précoce d’une diaspora sénégalaise dès le 16e siècle en Colombie’’ où elle a réussi à préserver son identité par la pratique, a-t-il observé.

Si l’on en croit l’universitaire et historien portugais Thiago Mota, « la force de l’Islam réside dans la pratique« , d’autant que « l’expression de l’islam est antérieure à l’expression politique« , en Sénégambie en particulier.

Le processus social lié au développement de l’islam « a été beaucoup plus long et beaucoup plus profond que le processus politique« , a fait valoir M. Mota, précisant que « les pratiques de l’Islam ont permis à la religion de se consolider« .

Mouhamadou Nissire Sarr analyse lui l’islamisation de la Sénégambie à travers trois périodes, la séquence des commerçants, celle des cours (princes et rois) et enfin la période correspondant à « l’islamisation populaire« .

Toutefois, malgré ce processus de maturation, la Sénégambie continue de croire à ses « amulettes et à la sorcellerie« , a indiqué M. Sarr, également enseignant-chercheur au département d’histoire de l’UCAD.

Sur un plan général, la vague de l’islamisation est arrivée jusqu’au Mozambique par exemple, où l’Islam y « existait depuis le 9e siècle’’, a pour sa part soutenu Abou Haidara, professeur au département des langues romanes de l’UCAD.

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