L’Afrique face à un destin ambigu…

C’est à l’occasion de la remise du prix du « penseur de la souveraineté », que le poète-écrivain Amadou Elimane et d’autres penseurs ont présagé le destin ambigu du continent africain. la cérémonie s’est tenue jeudi à la librairie l’Harmattan.

L’avenir appartient aux africains pense le professeur d’économie à l’université Gaston Berger de Saint Louis, Felewine Sarr, « D’ici  à 2063, la force vive de l’humanité sera africaine« . Partant de cette analyse futuriste, il prédit qu’un important choc démographique se prépare en Afrique et que la population africaine atteindra 3 milliards. mais cette argumentation est loin de convaincre les autres penseurs.

Pour l’ancien ministre, Amadou Tidiane Wone, la question est de savoir, « si nous serons les plus nombreux, est ce que nous serons les plus compétents?« . Il ajoute une autre interrogation. »la démographie est certes un aspect important, mais garantit-elle pour autant le développement d’un peuple? », questionne t-il. Pour sa part l’économiste et essayiste précise que c’est un avenir qui est déjà tracé et que la révolution numérique se profile à l’horizon, mais l’émergence pose plusieurs critères. Il trouve d’ailleurs que le système économique appliqué aux Etats africains n’est pas conforme à leur développement. « Les règles du jeu sont faits pour profiter à ceux qui les ont fixé« , relève t-il.

Son collègue de professeur et chercheur, Ndongo Sylla, l’auteur du livre « la démocratie contre la République« , pense que le développement de l’Afrique ne peut se faire dans cette logique capitaliste. Le professeur de sciences politiques va plus loin. Il se demande: « comment gouverner 3 milliards de personnes si des machines sont prêtes à tout faire?« . Ces interventions soulignent que de nombreux défis attendent le continent africain.

Par ailleurs Felwine Sarr est revenu sur la reforme de l’enseignement qui est un moteur clé pour le continent. « Il faut qu’il s’appuie sur son propre récit, les Africains doivent bâtir leur propre récit et il faut qu’il soit continental et pluriel ».

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