Vrai Ramadan ! Faux jeûneurs !

Moi, les salamalecs de début de wérou koor là, je m’en méfie. Et puis sakh, la plupart de ces baal ma akhs là, sont des faux. Bo lénn ma gueumoul, passez les au test de sincérité. Rien ne va changer en mieux. Les commères en voudront à tout le monde de ne pas pouvoir se livrer à leur sport favori, le  »Dieuw’, du fait de la faim et de la soif qui les tenaillent. Les intolérants le seront beaucoup plus encore, ils vont se transformer en détectives de fraudeurs, tentant de humer les haleines pour confondre les clandestins.Les paresseux vont en profiter pour légitimer leur paresse, se donnant le droit de prolonger leur sieste habituel au bureau, et de déserter avant leur heure habituelle d’abandon de poste, sous prétexte que  »tey moom, koor gui, daf ma diap » . Les conducteurs se disputeront de plus belle la priorité, frotteront leurs tôles, et banderont les muscles. Les insultes fuseront de plus belle sur les routes.
Les khayadimens, eux, seront à la fête, ils exhiberont leur riche panoplie. Les plus khayadis se permettront leurs » khakh ta ndikou » sans gêne, les autres multiplieront leurs  »proutieu pouroutieu », crachant comme ils veulent, où, ils veulent, légitimés par le koor.
Le premier Vendredi du Ramadan, je conseille aux habitués des mosquées de céder leurs places aux vacanciers de la prière, manam, niou ganalé lenn daal. Les mosquées sont tellement bondées que tu te poses la question  » Mais, ils étaient où pendant toute l’année ?  ».
Tout ça, c’est la première semaine. La deuxième semaine, la Paix des cœurs s’installe. Les réglages ont été faits. Les restaurants nichés dans les arrières-cours marchent à merveille. Les fumeurs ont trouvé l’astuce de ne pas sentir. Les maladies imaginaires ou réelles ont fait surface, les excuses peaufinées.
La 3 eme semaine, les choses se décantent, chacun s’occupe de ses affaires, vaincu par les effets du Ramadan. Kenn, tala toul kenn. La 4eme semaine, les gens redeviennent gentils. Le corps est habitué à la faim et à la soif, et on commence le compte-à-rebours. Le fameux  »woor saani ».
Et pour vous dire qu’un mois de Ramadan ne change personne, les door katts vont encore affûter leurs  »bédienes », les gens vont pleurnicher sur la cherté du soblé, que les boubous des enfants  »meunoul niakk », que rewmi dafa nakhari.
Deux ou trois Korités plus tard, avec leurs cortèges de faux  »bal ma akh », et de  »Yallah bolé niou baal », les  » beug lou yomb » reprennent leurs vies en surface. Les faux -dévots rangent chapelet et sidiara. Les filles sortent leurs boîtes à faux cils, défaratt ba mou gueuneu bakh.
Les Oustaz comptent leurs sous.
Et les pauvres poulets, nga kham né, yeugou niou, ti nou niou, seront massacrés de nouveau.