Violences au Sénégal (2021-2024) – Boubacar Sadio : « L’enquête va permettre de déterminer la circonstance des morts »

Le commissaire divisionnaire de police à la retraite, Boubacar Sadio, s’est exprimé sur les auditions en cours concernant les violences politiques survenues au Sénégal entre 2021 et 2024. Intervenant ce dimanche 5 octobre sur les ondes de la radio Sud FM, il a souligné que ces enquêtes, bien que complexes, sont une étape nécessaire pour situer les responsabilités et faire la lumière sur un contrat d’armement de 45 milliards de francs CFA.

Selon les informations rapportées par Sud Quotidien, l’ancien haut cadre de la police a estimé que l’identification des auteurs des quelque 80 décès enregistrés sera une tâche ardue. « On ne pourra pas déterminer l’identité des auteurs des 80 morts. Ce sera extrêmement difficile, parce que lorsqu’il y a meurtre, le temps joue contre les enquêteurs », a-t-il précisé. Il a néanmoins insisté sur l’importance pour les enquêteurs de la Section de recherches de la gendarmerie et de la Division des investigations criminelles (DIC) de « d’au moins déterminer les circonstances de la mort, ce qui permettra aux parents de faire leur deuil ». Ces auditions répondent, selon lui, à « une exigence sociale » et voient défiler plusieurs victimes et familles, à l’instar de l’audition de l’activiste Pape Abdoulaye Touré.

Boubacar Sadio a également affirmé que la responsabilité des décès ne saurait être imputée exclusivement aux forces de défense et de sécurité (FDS). D’après ses déclarations, d’autres acteurs ont participé aux violences. « Il y a eu des décès effectivement causés par les FDS, mais d’autres acteurs ont également pris part aux violences, notamment des nervis qui étaient armés. Certains disposaient d’armes de guerre, alors même qu’ils n’avaient aucune connaissance de leur utilisation », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, l’actuel président du Conseil de surveillance de l’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser) a mis en lumière un autre volet que l’enquête devrait, selon lui, explorer. Il s’agit d’un contrat de 45 milliards de francs CFA destiné à l’acquisition d’équipements, incluant 1 000 armes de guerre pour le corps des Eaux et Forêts. Selon ses propos, l’effectif de ce corps ne représenterait pas « le tiers des armes commandées », soulevant ainsi des interrogations sur la finalité de cette commande.

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