Vigilance, retenue et sens absolu des responsabilités – Par Alioune TINE*

Il y a 7 ans Serigne Mbacké Ndiaye avait donné Wade gagnant au premier tour, cela avait passablement agacé l’opinion et les observateurs de l’Union Euroéenne l’avait rappelé à l’ordre.
Quelques jours après la Commission de recensement des voix de la Cour d’appel avait donné les vrais résultats qui indiquaient clairement un deuxième tour.
Le présent scrutin a un enjeu élevé et il est à risques car les aspirations au changement sont très fortes, et les gens sont lassés d’attendre,sont lassés d’être floués par de fausses promesses.

Jamais la participation au débat national n’a connu une telle ampleur du côté des jeunes dans les réseaux sociaux avec des exigences de liens au sens , de liens aux autres , de la nécessité réajuster ‘un comportement politique qui a déserté l’éthique et les valeurs et de plus en plus porté sur l’intérêt personnel , l’intérêt partisan, l’intérêt familial ou clanique.
Demande forte de rupture par rapport à la continuité d’un système institutionnel, autoritaire, un système de prédation des institutions et des ressources; un hyper présidentialisme, macrocéphal et anthropophage qui caporalise et bouffe toutes les institutions de la République.

Bref absence d’idéal et de vision dans la politique dont la visée est strictement réduite au partage du gâteau.
Alors faut-il s’étonner des replis identitaires qui caractérise clairement cette élection.

Aujourd’hui on a atteint un seuil critique dans la descente aux enfers des politiques publiques et on ne peut internellement s’asseoire sur le couvercle de la cocotte minute.
La société sénégalaise à soif de changement et La résistance au changement par les méthodes autoritaires et arbitraires ont atteint des limites au-delà desquelles , il ne reste que la violence comme solution, l’explosion de la cococotte minute devient inéluctable, c’est désormais l’équation changer ou périr qui se pose à ce pays. Quel que soit le Président élu, s’il ignore ses impératifs , il n’ira pas loin et mettra ce pays en danger.

D’où la nécessité de réinventer ensemble une démocratie délibérative, émancipée , nous avons besoin d’une économie politique de la gouvernance décolonisée et émancipée de toute forme d’impérialisme.

Pour l’instant la vigilance, la retenue et le sens des responsabilités doivent être de rigueur pour les responsables de l’Etat dont le rôle à l’heure actuel doit être de rappeler ceux qui violent les règles de l’Etat de droit , à l’ordre. Si eux-mêmes les violent ils créent la confusion et la violence.

Nous estimons que le Premier Ministre ne devait absolument pas faire cette conférence de presse pour donner des résultats fantaisistes.
Les leaders de l’opposition ne doivent pas non plus décréter de façon absolue l’existence d’un deuxième tour.
Il faut laisser les organes de régulation, de surveillance et de règlement du contentieux, seuls habilités à se prononcer nous donner les résultats, il faut leur laisser la liberté de faire leur travail en toute sérénité.

Apres la remarquable démonstration de maturité, de sens des responsabilité dont le grand Peuple sénégalais a fait preuve le 24 février, en votant dans la discipline, dans la dignité pour exprimer sa Volonté dans la paix.
Ce serait un crime grave, de ne pas tout faire pour que cette Volonté soit absolument respectée par Tous.
Pour cela : Il faut que tous les organes de régulation répondent absolument à leur fonction sans ingérence de l’administration, des forces de sécurité et des acteurs politiques. La CNRA doit être à la hauteur.

Ce serait injuste de faire de la presse le bouc émissaire d’une situation politique sensible et des confusions crées par les politiques.
Cependant la presse ne doit pas accorder un intérêt majeur aux déclarations des résultats faites en dehors des voies légales les plus appropriées.
La CENA doit faire preuve de dynamisme et arrêter et condamner ceux qui font de l’ingérence dans son domaine de compétence.

Enfin le manque de dynamisme de la Cena et son affaiblissement surtout concernant la prévention et le règlement de ce genre de situation expliquent aussi les confusions de rôles.
Il faut enfin attendre et faire confiance que la Commission de recensement des voix donne les résultats demain inshallah.
Depuis 1998 , ces magistrats font le travail avec dévouement professionnalisme et impartialité.

Enfin que les contentieux sur le scrutin soient portés au Conseil constitutionnel compétent pour connaitre cette matière.
Le Sénegal est assurément à la croisée des chemins avec un ancrage de la culture démocratique au sein du peuple. Notre problème à la classe politique à la classe toutes obédiences et sensibilités confondues de se montrer dignes et responsables pour être à la hauteur et de trouver des réponses aux attentes du peuple.

*Président fondateur de Afrikajom

2 COMMENTAIRES
  • karime

    Vive la Repeblique Sunugaal Jom ngor Teranga ak Diinne jaam ak salam

  • moustapha dieye

    Formidable que dieu te Venise mr dieye

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