Une ancienne esclave sexuelle de Daesh poursuivie et menacée par…

L’histoire glaçante d’Ashwaq Haji reflète malheureusement le quotidien de nombreuses femmes yézidies. Cette minorité kurdeest particulièrement persécutée par l’Etat Islamique, qui tue les hommes de la communauté et transforme les filles et les femmes en esclaves sexuelles. Le cauchemar de cette jeune femme aujourd’hui âgée de 18 ans commence en 2014, alors qu’elle n’en avait que 15 et qu’elle vivait en Irak, explique-t-elle à l’AFP. Elle est enlevée au mois d’août, en même temps que de nombreuses autres personnes de sa communauté, et vendue à un combattant pour 100 dollars.

Appelé Abou Houman, l’homme se sert d’elle comme esclave sexuelle pendant deux mois. Ce n’est qu’en octobre que la jeune fille parvient à s’échapper en donnant des somnifères au jihadiste. Elle retrouve alors sa mère et son petit frère, et trouve refuge en Allemagne grâce au programme de Bade-Wurtenberg, qui avait déjà permis de sauver les vies de Nadia Murad et Lamiya Haji Bashar. Ensemble, ils s’installent à une cinquantaine de kilomètres de  Stuggart. Tous veulent commencer une nouvelle vie en apprenant l’allemand et en cherchant un travail.

Malheureusement, le calvaire d’Ashwaq Haji n’a pas pris fin avec sa fuite… La jeune femme raconte qu’elle a croisé son bourreau en février 2018. Alors qu’elle se rendait dans un supermarché, elle a vu un homme descendre d’une voiture et l’appeler par son nom avant de lui parler en allemand : « Il m’a dit qu’il était Abou Houman, je lui ai dit que je ne le connaissais pas et il s’est mis à me parler en arabe ». L’homme prend alors une attitude menaçante : « Il m’a dit : « Ne me mens pas, je sais très bien que tu es Ashwaq et que tu vis en Allemagne avec ta mère et ton frère », il m’a même donné mon adresse et d’autres détails sur notre vie. »

Aussitôt, Ashwaq Haji contacte la police locale pour la prévenir. « Ils m’ont dit que c’était un réfugié comme moi et qu’ils ne pouvaient rien faire et m’ont donné un numéro à appeler si jamais il s’en prenait à moi », se souvient la jeune yézidie. Terrifiée et ne se sentant plus en sécurité, elle fuit son pays d’accueil avec sa famille pour retourner en Irak. 

De son côté, la police allemande affirme avoir ouvert une enquête le 13 mars dernier, mais qu’elle ne pouvait se poursuivre sans la jeune femme. Celle-ci a pu malgré tout y participer avant son départ, notamment en visionnant des vidéos de surveillance. Le parquet fédéral indique s’être « penché sur la question » mais que « jusqu’ici, au regard des éléments de preuves disponibles, [il n’a] pas pu identifier avec la certitude nécessaire l’auteur présumé ».

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