La Chine a publiquement interpellé les Pays-Bas ce samedi, les invitant à proposer des « plans constructifs » et à engager des « mesures concrètes » pour résoudre le différend concernant le fabricant de semi-conducteurs Nexperia. Cette déclaration fait suite à une série de tensions commerciales entre les deux pays autour de cette entreprise stratégique, filiale d’un groupe chinois.
Selon des informations rapportées par l’agence Anadolu, un porte-parole du ministère chinois du Commerce a réagi à une communication du ministre néerlandais de l’Économie, Vincent Karremans, datant de jeudi. Tout en prenant acte des propos de La Haye, Pékin a souligné n’avoir constaté aucune « action pratique de la part des Néerlandais pour cesser de porter atteinte aux droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises ». Le porte-parole a insisté sur la nécessité pour les Pays-Bas de « rétablir efficacement la stabilité de la chaîne d’approvisionnement mondiale des semi-conducteurs à sa source ».
De son côté, le ministre Vincent Karremans avait indiqué que son pays resterait « en contact étroit avec les autorités chinoises », se disant satisfait de la décision de Pékin d’autoriser la reprise des livraisons depuis les sites de Nexperia en Chine. Cette situation découle de la décision des Pays-Bas, le 30 septembre, de prendre le contrôle temporaire de l’entreprise. Le gouvernement néerlandais avait alors invoqué une loi de 1952 pour justifier cette mesure, expliquant craindre que « des connaissances et compétences technologiques cruciales » ne quittent l’Europe.
Le 1er novembre, la Chine avait annoncé qu’elle accorderait des exemptions d’exportation aux entreprises éligibles, après avoir initialement imposé une interdiction sur les puces produites par les usines de Nexperia sur son territoire. Pékin estime que les Pays-Bas sont responsables de la perturbation actuelle de la chaîne d’approvisionnement.
Nexperia, dont le siège social se trouve à Nimègue, aux Pays-Bas, est spécialisée dans la production de puces essentielles pour les secteurs de l’automobile et de l’électronique grand public. L’entreprise a été rachetée en 2019 par la société chinoise Wingtech Technology.
