Tension au Mali: le départ des Casques bleus exigé par Bamako
La mission de l’ONU au Mali a franchi une étape décisive en remettant le camp de Tombouctou aux autorités de la Transition, marquant un retrait significatif de l’organisation internationale dans la région Nord du pays. Ce transfert s’inscrit dans le contexte d’une fin de mandat dictée par le Conseil de sécurité le 30 juin, imposant à la Mission onusienne de plier bagage avant la fin de l’année. Une trouppe de 15 000 personnes s’est alors engagée dans un processus d’évacuation complexe, sous fond de relations tendues entre Bamako et l’ONU.
La décision de retrait correspond aux aspirations du gouvernement malien, qui, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, avait vivement réclamé le « retrait sans délai » des Casques bleus, les accusant d’attiser les tensions intercommunautaires. Cette accusation porte ainsi un coup dur à la réputation de la Mission de paix de l’ONU, déjà ébranlée par une crise de confiance et un sentiment de méfiance croissant au sein de la population locale à son égard.
Après le départ du camp de Kidal fin octobre, c’est au tour de Tombouctou d’être libéré, suivant le calendrier établi par la junte malienne. La cérémonie officielle de rétrocession a été l’occasion pour le gouverneur de la région, Bakoun Kanté, d’exprimer sa reconnaissance envers la Minusma pour son implication dans la quête de la paix et de la cohésion sociale. Toutefois, la présence des Casques bleus n’a pas été sans heurts, ceux-ci ayant régulièrement été la cible d’attaques durant leur mission.