L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) tire la sonnette d’alarme face à la crise alimentaire catastrophique qui sévit au Soudan. Selon le directeur général de l’OMS, Tedros Ghebreyesus, des conditions de famine ont été confirmées dans certaines régions du pays. Comme l’a rapporté Anadolu, plus de 770 000 enfants soudanais pourraient souffrir de malnutrition aiguë sévère cette année.
L’OMS apporte son soutien à 142 centres de santé qui ont pris en charge plus de 20 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère au Soudan en 2024. Parallèlement à cette crise alimentaire, le pays est confronté à une grave épidémie de choléra qui touche les 18 États du Soudan, avec plus de 105 000 cas et 2 600 décès enregistrés. La situation est particulièrement préoccupante dans la région du Darfour-Nord, où la ville d’El-Fasher est assiégée depuis plus de 500 jours. Tedros Ghebreyesus a lancé un appel pour un accès humanitaire sûr et sans entrave à El-Fasher afin de répondre aux besoins sanitaires croissants et de sauver des vies.
Les combats entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (RSF) continuent de ravager le pays. À El-Fasher, considérée comme le centre humanitaire des cinq États du Darfour, la situation est critique. Des frappes d’artillerie menées par les RSF ont causé la mort de 18 civils et fait plus de 100 blessés dans la ville assiégée depuis mai 2024. L’ONU a qualifié le Soudan de « plus grande crise alimentaire au monde », la livraison d’aide étant gravement limitée par l’insécurité et les restrictions d’accès. Le conflit, qui a débuté mi-avril 2023, a fait plus de 20 000 victimes et 14 millions de déplacés, selon l’ONU et les autorités locales. Des recherches universitaires américaines estiment le bilan des morts à environ 130 000.
