Soudan : Les FSR assurent que Nyala est « totalement sûre » malgré les accusations de l’armée

Les Forces de soutien rapide (FSR) ont affirmé que la ville de Nyala, capitale de l’État du Darfour du Sud, a retrouvé sa stabilité et sa sécurité, soulignant qu’elle restera protégée avec fermeté, de même que les zones sous leur contrôle au Soudan.

Ceci ressort d’un communiqué publié ce samedi 9 août, en réponse à une campagne de désinformation relayée, selon elles, par certaines chaînes satellitaires « hostiles » et des plateformes proches de l’armée soudanaise.

Selon ces médias, l’armée aurait bombardé l’aéroport de Nyala ainsi que d’autres sites dans ou autour de la ville d’El-Fasher, causant, d’après leurs affirmations, la mort de combattants étrangers originaires de Colombie.

Les FSR ont déclaré que « la ville de Nyala – avec son aéroport, ses installations vitales et ses zones stratégiques – bénéficie d’une protection totale et d’une sécurisation complète à partir des quatre points cardinaux, grâce à nos forces vigilantes et à travers des systèmes de défense aérienne modernes récemment renforcés et mis à jour ».

Elles ont ajouté que cela leur avait permis « de repousser et de déjouer toutes les tentatives précédentes des milices islamistes de violer son espace aérien. Toute tentative d’attaque aérienne – par avion ou drone – contre la ville a été anéantie, et tout engin hostile s’approchant de son ciel ou menaçant sa sécurité sera immédiatement et définitivement détruit. Récemment, nos défenseurs ont abattu des drones iraniens ainsi que des appareils de type Bayraktar et Akinci. »

Réagissant aux rumeurs sur la présence de combattants étrangers, les FSR ont affirmé qu’elles « tirent leur force des fils libres du Soudan, jeunes et anciens, animés par la détermination, la volonté et la motivation forgées par des décennies d’injustice et de marginalisation, et par l’aspiration à un avenir de liberté et de justice sociale. Cela suffit pour mener la bataille de libération jusqu’à la chute du dernier bastion des partisans de l’ancien régime et des mercenaires à El-Fasher, au Kordofan et dans le reste du Soudan. »

Elles ont ajouté : « L’ironie, c’est que ceux qui propagent ces mensonges sont les mêmes qui recourent ouvertement à des milices et forces étrangères venues de plusieurs pays, qu’ils louent et remercient pour leur combat à leurs côtés. Aujourd’hui, ces forces sont stationnées à Port-Soudan, à Wadi Sayidna et dans d’autres zones sous le contrôle de l’armée des islamistes. »

Les FSR attribuent ces accusations aux « défaites militaires successives, en particulier sur les fronts du Kordofan, et à la volonté de détourner l’attention de l’effondrement interne » après les lourdes pertes humaines et matérielles subies par l’armée dans cette région.

Concernant la situation au Kordofan, le journal Al-Mashhad Al-Sudani a rapporté ce jour que des sources militaires ont mis en garde contre une rébellion au sein de l’armée à Kadugli, capitale de l’État du Kordofan du Sud.

Ces sources ont exprimé des craintes de mutinerie au sein de la 14e division en raison de la dégradation de la situation économique et du non-paiement des salaires depuis un an. Elles affirment que la situation dans cette division est explosive, accusant la « domination des civils » – une référence aux islamistes des Frères musulmans – sur les décisions de l’armée, ce qui a aggravé la tension parmi les soldats.

Par ailleurs, un responsable militaire a confié au journal Idrak que certains officiers supérieurs détournent l’argent des soldats à travers des transactions financières douteuses via l’application bancaire Bankak. De plus, les entrepôts de maïs de la division sont sous le contrôle de membres influents du service de renseignement et gérés de manière opaque.

Dans le cadre des réactions à ces accusations, les Émirats arabes unis (EAU) ont affirmé que « ces allégations, dépourvues de toute preuve, ne sont rien d’autre que des manœuvres médiatiques dérisoires visant à détourner l’attention de la responsabilité directe de cette autorité dans la prolongation de la guerre civile qui dure depuis plus de deux ans, et dans l’échec de tous les efforts régionaux et internationaux visant à instaurer la paix au Soudan ».

Le ministère émirati des Affaires étrangères a exprimé, dans un communiqué, « son rejet catégorique des accusations fausses et infondées formulées dans la déclaration de l’autorité de Port-Soudan, qui a prétendu à tort l’implication des EAU dans le conflit soudanais via un prétendu soutien à des parties ou éléments armés ».

Le communiqué souligne que « ce qu’on appelle l’autorité de Port-Soudan ne représente pas le gouvernement légitime du Soudan et n’exprime pas la volonté de son peuple », appelant la communauté internationale à intensifier ses efforts en faveur d’un processus politique dirigé par des civils, à l’écart de la domination de l’un ou l’autre camp belligérant.

Il ajoute : « Les mécanismes internationaux ont déjà confirmé cette position, y compris la décision de la Cour internationale de Justice de La Haye, qui a rejeté la plainte déposée par cette autorité contre les Émirats arabes unis, ainsi que le rapport final du Groupe d’experts sur le Soudan, daté du 17 avril 2025, qui ne contient aucune conclusion ni preuve contre notre pays. »

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