Si l’Etat n’accepte pas ses enfants déviants à l’école ou à l’université, où sera leur place ?

En prononçant son discours lors de la cérémonie solennelle de remise des prix aux lauréats du concours général de l’édition 2022, son excellence, monsieur le président de la République disait : « je pense à la pratique choquante et malsaine de violences sur des enseignants et de saccages d’infrastructures et matériels scolaires. Les agresseurs et les casseurs, n’ont pas leur place à l’école, ni à l’université. L’Etat ne l’acceptera pas ».

J’étais choqué d’entendre à travers la RFM ces propos prononcés par notre chef de la nation. Ma première réaction a été wahou! Comment de telles déclarations peuvent passer sans aucune réaction ? Et comme depuis plusieurs jours personne ne s’y est intéressée, je me suis dit que la divulgation de ma position devient dès lors une impérieuse nécessité pour moi et pour mes concitoyens.

En réalité, écouter seulement pouvait ne pas être suffisant pour bien cerner le message du président de la République. C’est pourquoi, j’ai pris la peine de chercher et de lire tout le texte du discours. Et, quelle désolation ! En exploitant le texte, je m’attendais à trouver des passages où le chef de notre nation propose des solutions pour ces jeunes « agresseurs » et « casseurs », cette « infime minorité ». Que nenni!

Monsieur le président de la République, qu’est-ce qui a fait que ces jeunes écoliers deviennent des « agresseurs » ? C’est la question qu’il faut se poser au préalable pour mieux comprendre leurs comportements. Pour certains, c’est parce que leurs parents ont démissionné, ils ne s’occupent pas de leur éducation. À ces gens là, je demande quel est le rôle de l’Etat si toutefois il y a des manquements au niveau des parents ? Il doit agir et chercher des solutions face à ces manquements pour rendre meilleur la vie en société.

Pour d’autres, les comportements de ces jeunes « casseurs » sont les fruits des politiques étatiques qui favorisent certains au détriment des autres. Pour eux, il y a une mauvaise distribution des richesses du pays. Ce qui fait naître chez cette « infime minorité » une injustice caractérisée.

Monsieur le président de la République, la deuxième question qu’il faut se poser est : quelles solutions devrait-on mettre en place pour éradiquer le phénomène des jeunes « agresseurs » et « casseurs » ? Vos services doivent s’atteler à trouver des réponses structurelles à cette interrogation. En attendant, je vous suggère de continuer à investir sur l’éducation notamment au niveau du préscolaire et de l’élémentaire qui installent l’éducation de base. Le préscolaire et l’élémentaire pour tous devient une nécessité pour pallier les errances des parents.

Monsieur le président de la République, la dernière question qu’il faut se poser est : quelle est la place de ces jeunes « agresseurs » et « casseurs » qui constituent cette « infime partie » des jeunes sénégalais dont nous nous glorifions ? Dans une nation, aucune partie ne doit être laissée en rade. Et, l’école doit être ouverte pour tous, sans exception. S’il y a des déviants, ce qui est normal dans une société, il faut veiller à ce que ça soit temporaire. Oui monsieur le président de la République, ces jeunes sont des déviants et non des « agresseurs ». Ils ont besoin d’être accompagnés. C’est là toute l’importance de l’installation de services sociaux pluridisciplinaires dans les écoles.

Monsieur le président de la République, la place de cette « infime partie » de déviants est bien à l’école ou à l’université.

Blaise Niang
Enseignant et étudiant en travail social spécialisé en médiation.
Tel: 77 306 02 03

2 COMMENTAIRES
  • rass

    un nouveau cretin

    • Lamine Diop

      Vous êtes passé à côté.
      L’état a un rôle éducatif.
      La punition en dernier recours.
      La jeunesse ne doit jamais être abandonnée à elle même.

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