Le Cadre Intersyndical Sectoriel de l’Économie Informelle (CISEI) poursuit sa tournée nationale pour plaider en faveur d’une meilleure intégration de ses acteurs. Lors d’une rencontre tenue à Saint-Louis ce mardi 4 novembre, l’organisation a réitéré sa demande auprès de l’État du Sénégal pour une prise en charge spécifique du secteur dans le cadre de la révision du code du travail.
S’exprimant lors de cette étape qui a regroupé les régions de Louga et Matam, la coordonnatrice du CISEI, Mme Diallo Mariama Mbodj, a détaillé les enjeux de ce plaidoyer, déjà présenté dans d’autres capitales régionales comme Tambacounda, Kaolack et Kolda. Selon des propos rapportés par Sud Quotidien, elle a souligné l’importance de cette démarche : « Il est important et nécessaire que l’économie informelle soit prise en charge, vu qu’elle représente en moyenne 90 % des travailleurs au Sénégal. » L’objectif principal est d’obtenir une protection sociale pour ces travailleurs, incluant la couverture maladie, la sécurité sociale et un système de retraite.
Conscient des difficultés d’une transition brutale, le CISEI propose une approche progressive. « Nous savons que l’économie informelle ne peut pas, en un seul jour, se formaliser globalement. Nous avons donc demandé une formalisation transitoire à l’État du Sénégal », a précisé Mme Mbodj. Cette transition serait accompagnée d’un engagement des travailleurs à contribuer fiscalement. En contrepartie de la protection sociale, ils s’acquitteraient d’impôts proportionnels à leurs revenus. La coordonnatrice a illustré ce mécanisme : « Si quelqu’un reçoit 50.000 FCFA, qu’on lui demande de payer 5.000 francs par mois […] Cela permettra à l’État de collecter ces montants et de les verser dans un guichet unique que nous avons proposé. »
Cette démarche du CISEI intervient dans un contexte où, selon nos informations, le gouvernement a fait de la lutte contre les inégalités une de ses priorités. En effet, lors d’un récent Conseil des ministres, le Chef de l’État a demandé de renforcer l’économie sociale et solidaire ainsi que le développement communautaire pour combattre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Au-delà des aspects légaux et financiers, le CISEI appelle à un changement de perception du secteur. Mme Diallo Mariama Mbodj a conclu en proposant une nouvelle appellation pour valoriser ces travailleurs : « Je pense qu’il est nécessaire que l’économie informelle change de rang. […] Nous sommes des gens qui contribuent à ce pays. J’aurais préféré dire l’économie diambar, car nous sommes des diambars. »
