L’économiste Dr Seydou Bocoum a émis des réserves sur le Plan de Relance Économique et Social (PRES) récemment initié par le gouvernement sénégalais. Selon des propos rapportés par nos confrères d’IGFM, il estime que la priorité pour le développement du pays réside dans la mise en place d’un outil financier dédié à l’industrialisation.
Pour Dr Bocoum, la trajectoire du développement est claire : « Pour se développer, il faut s’industrialiser. Pour s’industrialiser, il faut faire des investissements. Et pour avoir ces investissements, il faut avoir une banque ». Il a souligné que le Sénégal ne dispose pas actuellement de ce type d’institution, insistant sur la nécessité de créer « une banque de financement » pour soutenir l’économie productive.
Le PRES, tel que présenté par les autorités, prévoit la mobilisation de 5 667 milliards de FCFA sur la période 2025–2028. Ce plan s’appuie principalement sur des ressources nationales, sans recourir à un endettement supplémentaire. Parmi ses objectifs figurent la réduction du déficit budgétaire de 12 % du PIB en 2024 à 3 % d’ici 2027, ainsi qu’une gestion transparente des premières recettes issues de l’exploitation du pétrole et du gaz. Cette démarche s’inscrit dans un contexte économique où les relations entre le Sénégal et le Fonds monétaire international sont suivies de près.
Malgré la volonté affichée par le gouvernement de stimuler la croissance tout en assainissant les finances publiques, Seydou Bocoum met en garde. Il soutient que sans un véritable outil de financement pour l’industrialisation, le PRES pourrait ne pas atteindre l’ensemble de ses ambitions.