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Sénégal : Le nouveau ministre de l’Intérieur, Me Bamba Cissé, présente sa feuille de route au Khalife des Mourides

Le nouveau ministre de l’Intérieur, Me Bamba Cissé, s’est rendu à Touba pour une visite privée auprès du Khalife général des Mourides. Cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre de sa prise de fonction, a été l’occasion pour le ministre de présenter les grandes lignes de son mandat.

Selon les informations rapportées par Emedia, Me Bamba Cissé a été accueilli à Darou Tanzile, l’une des résidences du guide religieux, par le patriarche de Darou Minam. L’avocat de formation, récemment nommé à la tête du ministère en remplacement du Général Jean-Baptiste Tine, a eu un échange avec le Khalife.

Au cours de cet entretien, le ministre de l’Intérieur a exposé sa feuille de route, abordant notamment les questions relatives à la sécurité publique. Cette première visite officielle dans la ville sainte est considérée comme un geste symbolique de rapprochement avec les autorités religieuses du Sénégal.

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5 commentaires

  1. Tout ce texte pour ne rien dire en dehors de montrer ta jalousie et ton esprit d’infériorité dans ce pays on a nos traditions et nos religions et nous n’avons rien à envier aux autres. Dis moi sais ce que pèse dans le budget UK la famille royale anglaise, celle de l’Espagne et de la Belgique de la Suède la liste est longue.

    Si tu pense ne devoir au respect à nos guides religieux saches que plus de 70% de ce pays sont tidianes, mourides layenes etc et nous vouons un respect plus que ce j’ai cité en haut à nos guides.

    Ay complexé you bones nguène


  2. Les Franc-Mara : quand la République s’incline devant

    le marabout

    L’allégeance personnelle devenue soumission publique

    Par Icare

    Le Sénégal entre dans une nouvelle ère politique, mais les vieux réflexes demeurent. Les

    “Franc-Mara”, comme je les appelle, ce sont ces politiciens sénégalais qui, sous couvert de

    pouvoir républicain, se prosternent devant les marabouts. La véritable responsabilité du

    déclin national réside dans cette connivence entre le politique et le religieux, où chacun

    trouve son intérêt au détriment du peuple.

    Quel spectacle affligeant et triste que celui offert par le tout nouveau ministre de l’Intérieur

    lors de sa visite à Touba. Continuité oblige, tradition maintenue : il semblait nécessaire, une

    fois encore, de prouver son allégeance à une confrérie religieuse, sous les yeux d’un peuple

    fatigué mais complaisant.

    Ce rituel ne surprend plus personne. Mais on aurait pu espérer, de ceux qui ont bâti leur

    légitimité sur la promesse d’une rupture, qu’ils osent enfin s’affranchir de ces symboles d’un

    autre âge. Hélas, une promesse n’engage que celui qui y croit.

    Je m’interroge : que signifie cette mise en scène répétée, où la République elle-même est

    traînée dans la cour des guides religieux pour y plier le genou ? Ce n’est plus l’homme privé

    qui visite son marabout par foi personnelle ; c’est l’État tout entier qui vient faire acte de

    dévotion publique, confondant allégeance personnelle et soumission publique.

    « Ils parlent de foi, mais agissent en marchands. »

    Les politiciens de ce pays pactisent avec les religieux pour conserver leur influence. Et les

    religieux, en retour, pactisent avec les politiciens pour maintenir leur mainmise sur les

    consciences. C’est cette connivence malsaine que je nomme les Franc-Mara — ces

    politiciens sénégalais qui ont troqué la souveraineté de la République contre la bénédiction

    des marabouts. Ils ne servent plus l’État, ils le prosternent.

    La responsabilité de la situation du Sénégal n’incombe pas à un seul camp : elle est

    partagée. Ce sont ces deux pouvoirs — le politique et le religieux — qui, main dans la main,

    ont bâti un système fondé sur la manipulation, la dépendance et la peur. Les uns exploitent

    la foi pour asseoir leur pouvoir, les autres instrumentalisent le pouvoir pour renforcer leur

    autorité spirituelle.

    Ils exploitent l’ignorance, entretiennent la peur, vendent des promesses de paradis à ceux

    qu’ils maintiennent dans la misère. Pendant ce temps, ils concentrent les richesses,

    distribuent les faveurs et s’enrichissent sur le dos d’un peuple mystifié.

    On nous dira que le guide s’occupe du spirituel. Fort bien. Mais alors, que vient-il faire dans

    les calculs politiciens ? Pourquoi bénir des campagnes électorales, accueillir des cortèges

    ministériels ou influencer les choix d’un peuple au nom de Dieu ? Cette alliance contre

    nature entre pouvoir politique et autorité religieuse est le vrai mal du pays — une alliance

    des contraires qui maintient le Sénégal dans un état d’infantilisation permanente.

    Les Franc-Mara, nouveaux disciples d’un culte du pouvoir, ont trahi la nation. Ils servent le

    démon de l’ambition et de l’hypocrisie. Ils parlent de foi, mais agissent en marchands. Ils

    disent servir le peuple, mais s’en servent.

    Quel gâchis ! Et quelle tristesse pour ce pays dont les fils, depuis des générations,

    reproduisent les mêmes pactes toxiques. Le vrai problème du Sénégal n’est ni le peuple, ni

    la pauvreté, ni même le manque de moyens — car le pays regorge aujourd’hui de

    ressources, de pétrole, de gaz et de talents. Le vrai problème, c’est cette connivence entre

    politiciens et marabouts, cette entente silencieuse qui freine toute évolution et étouffe toute

    indépendance.

    Ils ont échoué sur toute la ligne. Incapables d’amener le Sénégal plus loin, ils demeurent

    prisonniers de leurs intérêts, de leurs privilèges et de leur hypocrisie. Leur échec collectif est

    celui d’un système qui confond pouvoir et service, foi et commerce, autorité et domination.

    Le jour où nous aurons le courage de rompre avec cette alliance, le jour où nous

    comprendrons que la vraie rupture passe par la séparation du politique et du religieux, alors

    seulement le changement sera possible. En attendant, les Franc-Mara continuent leur

    messe du pouvoir, pendant que la République s’incline.


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