Sénégal : 1202 cas préoccupants de grossesses en milieu scolaire en 2024

Au Sénégal, la question des grossesses en milieu scolaire demeure un problème de taille, posant un sérieux obstacle à l’éducation des jeunes filles. Selon un rapport publié par le Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (GEEP), 1202 cas de grossesses ont été enregistrés dans 1332 lycées et collèges à travers le pays en 2024. Cette situation alarme, notamment Marie Khone Faye, la Première Dame, investie dans la lutte pour le maintien des filles à l’école.

Le rapport du GEEP, largement diffusé, met en lumière cette réalité préoccupante que vivent des adolescentes âgées de 12 à 19 ans. Dans l’enquête, les établissements ciblés représentaient 85% du réseau scolaire national. On remarque que l’académie de Fatick est particulièrement touchée avec 166 cas, suivie de Ziguinchor et Sédhiou. Dakar, quant à elle, présente le chiffre le plus bas avec seulement 7 cas repérés. Ces constats ont été mis en avant par nos confrères de Sud Quotidien.

Le Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal Authentique (SELS/A), dénonçant « ces chiffres alarmants », attribue cette situation à plusieurs facteurs. Il pointe notamment « l’absence de sensibilisation », « l’insuffisance d’encadrement social et familial », « les difficultés socio-économiques » et « les conditions scolaires inadaptées ». Le syndicat appelle à une action urgente de l’État ainsi que des collectivités locales pour lancer des programmes dédiés à la santé sexuelle et reproductive et pour garantir la sécurité dans et autour des établissements scolaires.

Le GEEP, quant à lui, continue de promouvoir la stratégie « zéro grossesse à l’école », encourageant l’éducation à la santé reproductive dès le niveau moyen. Il insiste également sur la mise en place de centres de conseil dans les écoles pour un soutien adéquat des élèves. Une attention particulière est aussi portée sur l’autonomisation des jeunes filles par l’accès aux bourses scolaires et une lutte renforcée contre le mariage précoce, tout en préconisant des mesures judiciaires strictes contre les adultes responsables de grossesses chez les mineures.

Cette complexité liée aux grossesses en milieu scolaire reflète non seulement un enjeu de santé, mais aussi un défi de développement pour le Sénégal. Le maintien des filles à l’école s’érige ainsi comme un impératif pour faire face à ce phénomène, comme le souligne le rapport relayé par le Sud Quotidien.