Les habitants des zones riveraines de la forêt classée de Sébikotane ont manifesté ce lundi contre un protocole d’accord jugé illégal. Ils accusent les autorités environnementales et la société Holding Gueye SA d’avoir conclu un accord opaque portant sur 115 hectares de terres forestières. Les riverains dénoncent une tentative de privatisation déguisée de ces terres et réclament l’annulation de l’accord.
Les populations riveraines de la forêt classée de Sébikotane s’opposent fermement à un protocole d’accord conclu entre les autorités environnementales et la société Holding Gueye SA. Cet accord, portant sur 115 hectares de terres, est perçu par les habitants comme une privatisation déguisée de leur patrimoine foncier. « C’est un scandale, car il s’agit de 115 hectares. Cette holding est réputée pour s’approprier les terres d’autrui », a déclaré Demba BA, membre du collectif citoyen, selon Walfadjri. Les riverains craignent de revivre une situation similaire à celle de la forêt classée de Mbao sous l’ancien régime. Ils estiment que les intérêts des populations doivent primer sur ceux des entreprises privées.
Les manifestants ont formulé plusieurs exigences, notamment l’arrêt immédiat de toutes les activités liées au protocole d’accord, la suspension de l’autorisation de démarrage des travaux, le retrait des engins de chantier et la libération de la base occupée par Holding Gueye SA. Ils demandent également la saisine de l’Inspection générale d’État et de l’OFNAC afin qu’une enquête soit menée sur les conditions d’attribution de ce protocole. Les populations souhaitent une concertation inclusive avec les acteurs locaux pour discuter de l’avenir de la forêt et réexaminer la demande de déclassement de 98 hectares formulée par les villages environnants en 2018 et 2021.
Les riverains se disent déterminés à poursuivre leur mobilisation jusqu’à l’annulation de l’accord et le retrait de Holding Gueye SA de la zone. Ils préviennent que toute tentative de passage en force engagera la responsabilité légale de l’entreprise et des autorités signataires.