Dans le cadre de la Semaine du handicap 2025 et des seize jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, le Comité des Femmes de la Fédération Sénégalaise des Associations des Personnes Handicapées (CF/FSAPH) a organisé un forum de plaidoyer à Dakar. En partenariat avec l’organisation HOMDEDFF, cette rencontre a mis en lumière les défis cruciaux liés à la santé de la reproduction pour cette couche vulnérable de la population.
Au cœur des débats, la question de la prise en charge médicale lors des accouchements a cristallisé les interventions. Yacine Koné, présidente du comité des femmes du département de Dakar, a porté une revendication majeure concernant la durée d’hospitalisation post-césarienne. Bien que l’acte chirurgical soit gratuit, la couverture actuelle se limite à sept jours d’hospitalisation, une durée jugée insuffisante pour des patientes nécessitant souvent un suivi plus rigoureux en raison de leur handicap. Dans des propos relayés par Sud Quotidien, la responsable a plaidé pour une extension de cette gratuité à « au moins quinze jours », soulignant que les frais supplémentaires, pouvant atteindre 250 000 FCFA, restent insupportables pour ces femmes majoritairement issues de milieux défavorisés.
Les discussions ont également permis d’exposer les obstacles quotidiens entravant l’accès aux soins. Outre les difficultés financières, l’inadaptation des infrastructures, notamment les tables d’accouchement, constitue un frein majeur. La question de la confidentialité des soins a aussi été soulevée, particulièrement pour les femmes souffrant de déficience auditive, souvent contraintes de se faire accompagner, ce qui expose leur intimité. Daouda Diop, secrétaire général de HOMDEDFF, a appuyé ce plaidoyer en exhortant l’État à garantir la gratuité totale des soins et à adapter les structures sanitaires pour respecter la dignité et les droits fondamentaux des personnes handicapées.
